TRAMINER, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1867 « cépage blanc d'Alsace » (
Lar. 19e,
s.v. cépage);
2. 1962 « vin fabriqué avec ce cépage » (
Ac. Gastr.). Mot all. de mêmes sens (
xves.,
Tramminer ds
Weigand; 1587
Trauminner Wein, ibid.); de
Tramin, localité du Sud du Tyrol. On note en 1848 chez Fr. Kirschleger,
Stat. de la vitic. dans le département du Bas-Rhin, p. 18: « Vitis eugenia,
Traminer, les Fromentaux ou Durets » et l'angl. connaît le subst.
Traminer, comme nom de cépage en 1851 (v.
NED Suppl.2) et comme nom de vin en 1872 (
ibid.).
Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :
Histoire :
1. « variété de cépage blanc cultivé surtout en Alsace ». Attesté depuis 1848 [dans un texte d'agriculture d'Alsace] (Kirschleger, Viticulture, page 18, in Rézeau, Cépages, page 196 : Vitis eugenia, Traminer, les Fromentaux ou Durets). Première attestation dans la lexicographie : 1867 (Larousse1 s.v. cépage : Passons maintenant à l'Allemagne. [...] Les traminers ou fromentés ont aussi quelque analogie avec nos pinots). — Remarque : On relève de nombreux synonymes de cette variété de cépage, par exemple Savagnin rose, Fromenteau rouge, Fromenté rose, Traminer musqué, Traminer parfumé, Traminer aromatique, Gentin rose aromatique (Hillebrand, Rebsorten, page 105). Les attestations tardives du nom traminer peuvent s'expliquer par le fait qu'il est longtemps resté confiné au milieu viticole. -
2. « vin issu de cette variété de cépage ». Attesté depuis 1834 [en Alsace] (piton, Outre‑Forêt 3/4, page 9, in Rézeau, DRFA, page 597 : une colline qu'il avait transformée en vignoble [à Cleebourg] et dont le premier rapport donnait l'excellent "Traminer de 1834"). Première attestation dans la lexicographie : 1970 (robert1, Suppl. : traminer [traminɛr]. n.m. Cépage blanc cultivé notamment en Alsace. — Vin fabriqué avec ce cépage). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt à l'allemand Traminer subst. masc. « variété de cépage blanc » (attesté depuis le 15e siècle, Rézeau, Cépages, page 357 ; Grimm) (ci‑dessus 1.), « vin issu de cette variété de cépage » (attesté depuis 1425/1444, Grimm) (ci‑dessus 2.). L'emprunt s'est fait d'abord, durant la première moitié du 19e siècle, en français régional d'Alsace. La commercialisation des vins d'Alsace a fortement contribué à la diffusion du mot, dont la dérégionalisation est amorcée dès le milieu du 19e siècle (cf. ci‑dessus 1.). Ajouter FEW 17, 351a un nouvel article traminer ; cf. Rézeau, Cépages, pages 96, 356‑358.
Rédaction TLF 1994 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Zuzana Navrátilová. - Relecture mise à jour 2007 : Pierre Rézeau ; Maria Besse ; Martina Pitz ; Enrico Arcaini ; Otto Jänicke ; Nadine Steinfeld ; Éva Buchi ; Gilles Petrequin.