TRAIN, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1165 traïn « ensemble d'objets jonchant le sol » ( Benoît de Ste- Maure, Troie, éd. L. Constans, 14027); 2. ca 1220 « file de bêtes, de chariots qui suit avec les bagages et le ravitaillement » ( Girart d' Amiens, Escanor, 16854 ds T.-L.); 3. ca 1225 « suite de domestiques, chevaux accompagnant une personne » ( Gautier de Coincy, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Chast 10, t. III, p. 468); 1806 train de maison « personnel domestique » ( Picard, Manie de briller, III, 14 ds Littré); 4. a) 1660 train de marchandise, train de bois flotté ( Oudin Fr.-Esp., p. 524); b) 1904 train de combat, train régimentaire ( Nouv. Lar. ill.); 5. a) 1694 train d'artillerie ( Ac.); 1806 lieutenant du train ( Courier, Lettres Fr. et Ital., p. 728); 1835 train des équipages ( Ac.); b) 1690 « en mécanique, ensemble d'organes accouplés » ( Fur.); 1894 train d'engrenages ( La Nature, II, 198 ds Fr. mod. t. 43, p. 56); c) 1759 « nombre de vibrations produites par un mouvement d'horlogerie en un temps déterminé » ( Rich.); d) 1842 « dans l'imprimerie, nombre de presses en activité » ( Ac. Compl.); e) 1863 bouch. train de côtes ( Littré, s.v. côte); f) 1902 train d'ondes ( Turpain, Applic. prat. ondes électr., p. 187); g) 1904 train de laminoir ( Nouv. Lar. ill.); h) 1907 train routier ( Nouv. Lar. ill. Suppl.); i) 1912 train de Pneumatiques ( L'Illustration, 1 erjuin, Annonces 2 ds Quem. DDL t. 20); 6. ca 1500 « ce qui va à la suite » ( Commynes, Mém., éd. J. Calmette, II, 7, ligne 10); 1964 un train de décrets-lois ( Lar. encyclop.). B. 1. 1829 « ensemble constitué par une locomotive entraînant une suite de véhicules de transport sur des rails » ( Annales de l'industr. fr. et étrangères, 4, 549 ds Wexler, p. 123); 1837 train de voyageurs ( Kermaingant, Mém. sur Lyon-Marseille, p. 143, ibid., p. 125); 1838 train de marchandises ( Frimot, Modifications au projet Paris-Orléans, p. 4, ibid.); 1850 train de plaisir ( Journal des ch. de fr, p. 507); 1851 train-express ( ibid., p. 649); 1872 train-poste ( Littré); 1873 train mixte ( Tolhausen, Dict. technol. fr.-all.-angl., p. 772 ds Quem. DDL t. 25); 1890 train sanitaire ( Lar. 19eSuppl.); 1894 trains de luxe ( Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, p. 432); 1905 trains-hôpitaux ( Lectures pour tous, juill., p. 860 ds Quem. DDL t. 25); 1925 trains bleus ( Morand, Eur. galante, p. 134); 1936 train-exposition ( Lar. mens., mai, B. mens. du 14 mars au 16 avr.); 1947 train-ferry (P. Daninos, Les Carnets du bon Dieu, p. 131 ds Quem. DDL t. 13); 1955 train d'affaires ( R. gén. des ch. de fer, p. 313); 1960 trains auto-couchettes ( Defert, op. cit.); 1960 trains de neige ( Id., ibid., p. 68); 2. 1833 le train onze « les jambes » (ds Esn.); 3. 1961 train spatial (A. Ducrocq ds L'Express, 13 avr., p. 11, col. 3 ds Guilb. Astronaut. 1967); 4. a) 1964 être comme une vache qui regarde passer un train ( Rob.); b) 1966 fig. prendre le train en marche ( Le Monde, 9 mars ds Gilb. 1980); 1969 monter dans le train en marche ( Le Nouvel Observateur, 10 févr., ibid.). C. 1. a) Ca 1180 « manière d'agir, de vivre d'une personne » ( Jeu d'Adam, éd. W. Noomen, 587); b) 1588 train de vie « conduite, mode d'existence » ( Montaigne, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1083); 1872 mener grand train ( Gautier, Guide Louvre, p. 202); 1879 train de vie « genre de vie déterminé par les ressources » (A. Daudet, Rois en exil, p. 193); c) 1739-47 faire du train « tapage, agitation » ( Caylus,
Œuvres badines, X, 558); 2. a) ca 1480 se mettre en train « en action, en mouvement » ( Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 29340); ca 1500 être en train « id. » ( Commynes, op. cit., I, p. 86); b) 1579 mettre en train qqn « l'inciter, lui donner de l'allant » (H. Estienne, Precellence, éd. E. Huguet, 15); 1656-57 être en train « être en bonne disposition, en bonne humeur » ( Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, VII, V, p. 92); c) 1512 être en train de faire qqc. « en pleine action » ( Corresp. de l'empereur Maximilien Ieret de Marguerite d'Autriche, éd. M. Le Glay, t. 2, p. 66); 1567 être en train de « être en voie de » ( Amyot, Démosthène, éd. L. Clément, p. 53); 1731 « id. » loc. servant à exprimer l'aspect duratif d'une action ( Marivaux, Marianne, éd. J. Janin, 9); d) 1851 en train « en cours d'exécution » ( Sand, Corresp., t. 3, p. 238); 1840 mise en train ( Proudhon, loc. cit., p. 42); 3. a) xves. [1528 date de l'éd.] « allure d'un cheval » ( Perceforest, t. II, f o46 ds Littré); 1678 train rompu « se dit d'un cheval qui n'a pas d'allure réglée » ( Guillet, 1 repart.); b) 1569 aller grand train « aller vite » (R. Estienne, Gramm. franç., p. 104 ds Littré); 1651 aller son petit train « sans se presser » ( Scarron, Roman comique, éd. E. Magne, p. 75); 1668 aller son train de sénateur ( La Fontaine, Fables, Le Lièvre et la tortue, L. VI, p. 10); 1680 avoir bon train, aller bon train « aller vite » ( Rich.); 1842 aller à fond de train ( Balzac, Début vie, p. 403); 1843 aller un train d'enfer ( Gautier, Tra los montes, p. 57); c) 1855 hipp. « allure que le cheval au galop peut soutenir pendant un temps et sur une distance déterminée » ( Le Sport, 23 févr. ds Petiot 1982); 1885 « allure soutenue du peloton des coureurs cyclistes » ( Le Sport Vélocipédique, 20 mars, ibid.); d) ca 1480 être en bon train « se dérouler d'une certaine manière (des choses) » ( Mistere Viel Testament, 17531); 1486 tout d'un train « sans discontinuer » (Arch. du Nord, B. 1703, f o154 v ods IGLF); 1584 aller bon train « progresser rapidement (d'une affaire) » ( Tournebu, Les Contens, V, 1 ds Gdf. Compl.); 1832 au train dont vont les choses ( Dumas père, Mari veuve, 11, p. 265); 4. a) 1580 « manière d'aller, marche des choses » ( Montaigne, Essais, I, 20, p. 95); b) 1671 aller son train « continuer de la même manière » (M mede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 390); 1718 mener bon train « ne point ménager quelqu'un dans une affaire » ( Ac.); 1889 être dans le train « à la mode » ( Bourget, Disciple, p. 27). D. 1. a) 1467 « charronage sur lequel porte le corps d'un véhicule quelconque » (5 févr., Exéc. test. de Jehan le Paon, laboureur, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1964 train avant, train arrière ( Lar. encyclop.); b) 1922 train d'atterrissage ( Lar. univ., s.v. atterrissage); 2. 1573 train de derrière « partie postérieure d'un quadrupède » ( Paré,
Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, L. XIX, chap. XX, p. 44); 1878 le train « le derrière » ( Rigaud, Dict. jargon paris., p. 331); 1917-18 se manier le train « se hâter » (ds Esn. Poilu 1919); 1928 filer le train « suivre quelqu'un » ( Lacassagne, Arg. « milieu », p. 90); 3. 1680 train de presse « partie d'une presse d'imprimerie » ( Rich.); 1835 mise en train « action de tout disposer pour le tirage d'une forme » ( Ac.). Déverbal de traîner*.
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