TRAGIQUE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. 1414 « qui appartient, qui est propre à la tragédie » (
Laurent de Premierfait, trad. des
Cent Nouvelles, préf. ds H.
Hauvette,
De Laurentio de Primofato, Paris, 1903, p. 65: fables des poetes, soient comiques ou
tragiques qui seulement servent aux delitz ou prouffis des personnes populaires); 1546 (
Rabelais,
Tiers-Livre, chap. 26, éd. M. A. Screech, p. 189, 56: c[ouillon]
tragicque);
2. 1569 p. ext. « funeste, dramatique, terrible » (
Ronsard,
Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 15, p. 112, 46: une
tragique histoire); 1580 (
Montaigne,
Essais, II, 11, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 425: sa mort est plus
tragique).
B. Subst.
1. 1550 « auteur de tragédies » (
Ronsard,
op. cit., t. 1, p. 130, 30:
tragiques Grés);
2. 1623 « le genre de la tragédie » (J.
Chapelain,
Lettre sur le poème d'Adonis, p. XIV: le Suject tient de l'Heroïque et du
Tragique);
3. av. 1679 « caractère de ce qui est tragique, terrible » (
Retz,
Mém., éd. A. Feillet, t. 4, p. 481: le
tragique de cette mort); 1747 expr.
prendre qqc. au tragique (J. B.
Gresset,
Le Méchant, II, 1, éd. 1830, p. 153); 1798 expr.
tourner au tragique (
Ac.). Empr. au lat.
tragicus « de tragédie; véhément, pathétique, terrible, horrible »; subst. « poète tragique, acteur tragique », lui-même empr. au gr. τ
ρ
α
γ
ι
κ
ο
́
ς « de bouc; qui concerne la tragédie ou les tragédiens; qui a les allures de la tragédie, grave, majestueux, pathétique »; subst. ο
ι
̔
τ
ρ
α
γ
ι
κ
ο
ι
́ « les poètes tragiques »; dér. de τ
ρ
α
́
γ
ο
ς « bouc », v.
tragédie.