TRÉTEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Av. 1150 [ms.
xiiie-
xives.] plur. « récipient, coupe (sur pied) » (
Adam du Petit-
Pont,
De Utensilibus, éd. A. Scheler ds
Jahrbuch rom. engl. Lit. t. 8 1867, p. 87:
poculorum genera :
phialas [gl.:]
trestels);
2. ca 1200
trestel sing. « pièce de bois formée d'une traverse et de pieds, servant de support » (
Mort Garin le Lorrain, 82 ds T.-L.);
ca 1200 plur.
traitiaus (
Jean Renart,
Escoufle, éd. F. Sweetser, 6045: Caudieres, pot,
traitiaus et tables); fin
xiiies.
id. tresteauz (
Lettre du prêtre Jean, version agn., éd. M. Gasman, 771); 1394 sing.
un treteaul (doc. Arch. Nevers ds
Gdf. Compl.);
xves. [mss]
id. tretiau (
Livres Roi Modus, éd. G. Tilander, 115, 72, var. mss BE);
3. 1611
treteau « instrument de torture » (
Cotgr.);
4. 1674 plur. « théâtre de saltimbanques » (
Boileau,
Art poétique, III ds
Œuvres, éd. F. Escal, Paris, 1966, p. 179: Qu'il s'en aille, s'il veut, sur deux
tréteaux monté, Amusant le Pont-Neuf de ses sornettes fades);
5. 1893 arg. cavalerie « mauvais cheval » (d'apr.
Esn.). Du b. lat.
transtǐllum « petite poutre, petite traverse », devenu dans la lang. vulg. *
transtěllum p. assim. aux nombreux suffixés en
-ěllum (
cf. paisseau, sceau). Le type a. fr.
trestel (au lieu d'un rég. *
trastel) serait prob. dû à l'infl. du fréq. préf. a. fr.
tres-, forme pop. issue du préf. lat.
trans- « au delà, par delà ».
Transtellum est le dimin. de
transtrum « poutre transversale, traverse » (de là, l'a. fr.
trastre ca 1180 « tréteau »
Fierabras, 184 ds T.-L.;
ca 1200 « poutre »
Job, 365, 40,
ibid.;
tretre « traiteau »
id. Jean Renart,
op. cit., 4434).