TOURNURE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1324
tourneure « mécanisme qui fait tourner » (
Arch. Nord, B 4026, fol. 81), en a. et m. fr.
tournure est att. dans différents sens issus de
tourner, comme « objet tourné », « roue faisant tourner la meule », « mouvement de la roue », « rouleau de pâtissier », « ce qui fait tourner le lait, caillette » (v.
Gdf. et
FEW t. 13, 2, pp. 59-60);
2. a) 1472 « action de donner forme » (
Grandmaison,
Mém. de la Soc. archéol. de Touraine, XX, p. 19 ds
Gay: ordonner faire certaines histoires,
tourneure et enlumineure d'or et d'azur en unes heures);
b) 1509 (J.
Lemaire de Belges,
Légende des Venitiens, prol., éd. J. Stecher, t. 3, p. 364: Plaise aux lecteurs supporter benignement la grosse
tornure du langage peu elegant);
c) 1512 « aspect extérieur, allure » (
Id.,
Illustrations, t. 1, p. 216: [le] buffet, duquel toute la riche vaisselle avoit prins
tournure, merveilleuse et supernelle, par ses propres mains [de Vulcain]; p. 246: Remire la faîtisse
tournure de ma venuste corpulence);
d) 1692 (F.
de Callières, Des Mots à la mode, p. 60: les jeunes gens de la Cour donnent à tout ce qu'ils disent des
tournures admirables. Des
tournures admirables [...] cela veut dire qu'ils ont l'esprit d'une bonne
tournure, qu'ils tournent bien ce qu'ils disent);
e) 1724 (
Marivaux,
Surprise de l'amour, p. 201: grâce à la
tournure grotesque de l'esprit de l'homme);
f) 1734 (
Id.,
Paysan parvenu, p. 21: la
tournure que j'avais donnée à la chose);
g) 1774 (en parlant d'une affaire)
prendre une mauvaise tournure (
Beaumarchais,
Mém. Goëzman, p. 23);
3. 1767 « bande de peau détachée de fruits ou de légumes » (
Dict. port. de cuis., 15 ds
Quem. DDL t. 1);
4. 1828 mode (
Pain,
Nouv. tableaux de Paris, p. 34,
ibid., t. 2);
5. 1832 « fragment de métal » (
Mém. [lu en 1827] ds
Mém. de l'Ac. des Sc. t. 11, p. 193). Dér. de
tourner*; suff.
-ure*.