TOURNEDOS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1594
torne-dos « action de tourner le dos » (
Testament de la Ligue, Satyre Menippée, éd. Tricotel, II, 226 ds
Hug.);
b) 1611 « couard » (
Cotgr.);
2. 1864 gastr. (
Labiche,
Cagnotte, II, 3, p. 39 ds
Fr. mod. t. 22, p. 146). De
tourne, forme verbale de
tourner* et
dos* ; au
xviiies. on appelait
exposer à tournedos, pour un poissonnier, l'action de disposer sur l'étal le poisson avarié dans un sens contraire à celui qu'on lui donne ordinairement (v.
Duhamel du Monceau,
Traité gén. des pêches, t. 1, 1769, p. 129) d'où « vendre à part [le poisson avarié], et comme l'on dit, à
tourne-dos » (
Id.,
ibid., p. 23), « ce poisson sera vendu à
tourne-dos » (
Ac. Compl. 1842). D'apr.
Ac. Gastr. 1962, on appela
tournedos les bouts de filets de bœuf restés quelques jours à la resserre, et, ce terme ayant été mis par inadvertance sur une carte de restaurant, il aurait été adopté par le public qui en ignorait le sens.