TOUFFEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1544-1626 « atmosphère épaisse d'un lieu trop chaud » (J.
Pussot,
Journalier, éd. E. Henry et C. Loriquet, p. 131). Aphérèse de
étouffeur, dial. « chaleur étouffante », de
étouffer* (v.
FEW t. 12, p. 319).
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Histoire :
Attesté depuis ca 1620 (Pussot, Journalier, page 131 : En ce temps faisoit des grandes chaleurs et touffeures, causant plusieurs nuées et dommages en plusieurs endroits). Remarque : le mot est attesté plus anciennement de façon isolée dès ca 1185 (AlexParA, branche I, page 54, vers 2389 = TL : Mes l'ardour du soleil et li chaus qu'est creüs [« accru »] Et la toufeurs de l'air les a si confondus [« abattus »] Que n'i pooit guerir [« résister »] nus hom qui fust vestus), leçon confirmée par AlexParHM, page 66, vers 25 = TL : mais l'ardor del solel et le cax qui est (lire : qu'est) creüs, Et le [« la », trait picard] tofor de l'air les a si confondus Que n'i pooit garir nus hom qui fust vestus. FEW 12, 319a et TLF ont laissé passer cette attestation en raison de la correction inopportune en l'etofor de l'air par Gdf 3, 618a, signalée par Chauveau, ACILPR 24 ; cf. Base des mots fantômes s.v. etofor. L'emprunt moyen breton touffoul subst. masc. « orage » (1557, Piette, Loanwords, page 184) forme une attestation charnière entre le témoignage isolé du 12e siècle et les données continues depuis le 17e siècle. -
Origine :
Formation française : dérivé de l'adjectif *touffe « accablant de chaleur » (que l'on suppose à partir des correspondants dialectaux [Normandie, Flandres, Lorraine, Bourgogne, Franche‑Comté ; francoprovencal ; occitan de l'est] enregistrés par FEW 12, 319a) à l'aide du suffixe ‑eur1* (qui sert ici à former un terme désignant une sensation du toucher, sur le modèle de froid*/froideur*; tiède*/tiédeur*). Cf. von Wartburg in FEW 12, 319a, stŭppa 2, qui analyse à tort — étant donné la discordance chronologique — touffeur comme une aphérèse du substantif féminin étouffeur*, relevé seulement en 1722 (cf. DDL 15 et TLF, qui en font malencontreusement un adjectif).
Rédaction TLF 1994 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2005 : Jean-Paul Chauveau. - Relecture mise à jour 2005 : Éva Buchi ; Stephen Dörr ; Frankwalt Möhren ; Nadine Steinfeld.