TOLÉRANCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1365 « action de tolérer, d'admettre quelque chose qu'on n'approuve pas ou qui est défendu, mais que l'on renonce par indulgence à interdire, à empêcher »
la tollerance et souffrance d'icelle (
Nicole Oresme,
Traité des monnaies, éd. B. Wolowski, p. 3);
b) 1690 « liberté accordée à certaines personnes, en divers cas, à l'égard d'une loi, d'un règlement » (
Fur.); en partic. 1964
tolérance grammaticale, orthographique (
Rob.);
c) 1842
maison de tolérance (v.
maison étymol. B 6 a);
d) 1973
société de tolérance (
L'Express,
loc. cit.);
2. a) 1567 « disposition à admettre chez les autres une manière d'être, de penser, d'agir différente de la sienne » ici, en partic. « permission accordée à des dissidents de pratiquer librement leur religion » (
Condé,
Mém., p. 609);
cf. déb.
xviies.
la tolerance ou non tolerance de deux religions (D'
Aub.,
Hist., II, 236 ds
Littré);
b) 1691
tolé-rance ecclésiastique (
Boss.,
6 avert. III, 11,
ibid.);
c) 1691
tolerance civile (
Id.,
op. cit.,
ibid.);
d) 1763 « respect de la liberté d'autrui en ce qui concerne ses opinions politiques, philosophiques »
cet écrit sur la tolérance (
Voltaire,
Traité sur la tolérance, p. 645); 1764
esprit de tolérance (J. J.
Rousseau,
Lettres écrites sur la mont., p. 799);
3. a) 1812 « ce que la loi permet de donner aux monnaies d'or et d'argent en plus ou en moins que le titre ou le poids réel » (
Mozin-
Biber t. 2);
b) 1834 méd. « propriété que possède l'organisme de supporter certains remèdes » (
Jour. de méd. et de chir. pratiques, V, p. 510 ds
Quem. DDL t. 8);
c) 1836 ici au plur. « marge d'inexactitude admise dans l'exécution d'une pièce usinée » (
Ac. Suppl.). Empr. au lat. class.
tolerantia « constance à supporter, endurance ».