THÉORIE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1380 « science qui traite de la contemplation » (
Roques t. 2, n
o12386);
b) 1584 « contemplation »
la théorie et contemplation des choses divines (J.
de Barraud, tr.
Guevara,
Ep. dorees, IV, 16 ds
Hug.); d'où
2. a) 1587 « ensemble d'idées, de concepts abstraits plus ou moins organisés, appliqués à un domaine particulier » (
Cholières, Apres dinees, VIII, p. 307, Tricotel ds
Gdf. Compl.);
b) 1636 milit. « principe de manœuvre » (
Monet); 1812
id. « cours de théorie » (
Mozin-
Biber);
c) 1656 « connaissance purement abstraite, indépendante des spéculations »
dans la théorie ... dans la pratique (
Pascal,
Provinciales, Sixième lettre, éd. L. Lafuma, p. 397);
d) 1825 au plur. péj. (
Stendhal,
Racine et Shakspeare, t. 1, p. 123: tous applaudissaient aux bonnes
théories du « Globe »);
3. a) 1610 « construction intellectuelle, méthodique et organisée qui sert de base à une science et donne l'explication d'un grand nombre de faits » (P.
Coton,
Institution catholique, I, 745 ds
R. Philol. fr. t. 43, p. 133); 1690
la théorie des Planetes (
Fur.);
b) 1765 « ensemble d'opinions systématisées que l'on soutient dans tel ou tel domaine particulier »
la théorie du mouvement du cœur (
Encyclop. t. 16);
c) 1872 « ouvrage contenant la théorie » (
Littré). Empr. au b. lat.
theoria (et
theorice) « la spéculation, la recherche spéculative », empr. au gr. θ
ε
ω
ρ
ι
́
α, de θ
ε
ω
ρ
ε
ι
̃
ν « observer, contempler »; comme terme de philos., a remplacé
théorique*.