TERRIGÈNE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. 1372-77 subst. masc. plur. (
Oresme,
Politiques, éd. A. D. Menut, p. 98a: l'autre maniere est que du tout il ne demeure nul homme, et donques il disoient que apres ce, les gens sunt engendréz de le humeur de la terre par la vertu du ciel et du soleil [...] Et telz gens il appelloient
terrigenes, c'est a dire engendrés de terre; et les autres il appelloient filz de hommes), attest. isolée; puis 1742 empl. à propos des Titans (
Barrier,
Explication des Fables, p. 201 cité ds
Hugo,
Légende, t. 3, 1877, p. 99: les géans étoient fils de Titée ou Titaïa qui en Langue Celtique veut dire terre ou boue, d'où les Titans furent toujours appelez
terrigenes, sortis de la terre, enfans de boue), att. dans la lexicogr. dep. 1824 (
Raymond:
Terrigène. adj. des 2 g. Né de la terre. Nom donné aux Titans, suivant la mythologie), empl. par
Hugo,
loc. cit. à propos des Titans; spéc.
2. 1895 géol. (
Lapparent,
Abr. géol., p. 36). Empr. au lat.
terrigenae, subst. plur. littéral. « nés de la terre » (comp. de
terra « terre » et de
gignere « engendrer »), mot de la poésie qui désigne « les premiers hommes (nés de la terre); les Titans et les Géants » et à l'adj. plus tardif
terrigenus (v.
Blaise Lat. chrét.), calques de l'adj. gr. γ
η
γ
ε
ν
η
́
ς « né de la terre », en partic. en parlant des premiers hommes (
cf. aussi
autochtone*) et en partic. de sa subst. ο
ι
̔
Γ
η
γ
ε
ν
ε
ι
̃
ς plur. « les Titans et les Géants (fils de la terre) ».