TERRIBLE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « qui inspire la terreur »
mostres terribles (
Eneas, 2422 ds T.-L.); 1587 en parlant de pers. (
Lanoue,
Discours pol. et milit., Basle, Fr. Forest, p. 102: Lors ... qu'ils veulent malfaire, ils sont
terribles); 1669 empl. subst. terme de théâtre « sentiment de terreur suscité par le genre tragique »
exciter le terrible (
La Fontaine,
Amours de Psyché, I ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 8, p. 117);
2. 1580 « qui est d'une intensité, d'une violence extrêmes » (
Montaigne,
Essais, I, 18, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 75: elle engendre [la peur] de
terribles esblouissemens);
3. 1588 « qui, à un très haut degré, possède un caractère particulier » (
Id.,
ibid., III, IX, p. 988: C'est une parolle populaire [,,contentez vous du vostre``], mais elle a une
terrible estandue);
4. empl. p. hyperb. en parlant d'une pers.
a) 1672 péj.
femme terrible (
Molière,
Femmes savantes, II, 9);
b) 1690 laud.
un terrible homme (
Fur.);
c) 1841 (
Jouhaud et
Barthelemy,
Les Enfants terribles [titre] ds
Quem. DDL t. 28). Empr. au lat.
terribilis « effrayant, épouvantable », à basse époque « vénérable » (
vies.,
Code de Justinien).