TENTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 1
remoit.
xiies.
tempter Deu « demander à Dieu des effets de sa toute puissance, sans nécessité » (
Psautier d'Oxford, 77, 21, éd. Fr. Michel, p. 106);
2. a) ca 1125 « solliciter (quelqu'un) à une chose défendue » (
Voyage de St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 201);
b) fin
xiies. « mettre à l'épreuve la fidélité de quelqu'un » (en parlant de Dieu) (
Herman de Valenciennes,
Li Romanz de Dieu et de sa mère, éd. I. Spiele, 1957);
ca 1355 « mettre à l'épreuve quelqu'un » (
Bersuire, f
o28 verso ds
Littré);
c) ca 1275 « inspirer le désir de faire quelque chose » (
Jean de Meun,
Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 14067); 1625
tenter qqn de + inf. (J.-P.
Camus,
Palombe ou la femme honnorable, 191);
3. mil.
xiiies. « faire l'essai de quelque chose » (
Chevalier au Barisel, éd. F. Lecoy, 763); 1559
tenter la fortune (
Amyot,
Cor., 35 ds
Littré);
4. a) 1316-28 « exciter le désir » (
Métamorphoses d'Ovide, IV, 2360, éd. G. De Boer, t. 2, p. 62);
b) mil.
xves. « chercher à séduire » (
Charles d'Orléans,
Rondeaux, éd. P. Champion, p. 343);
5. 1550 « essayer de mener à bien quelque chose » (
Ronsard,
Odes, I, 10, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 112);
6. 1623
estre tenté de + inf. « avoir tendance de » (Le Père
Garasse,
Doctrine Curieuse Beaux Espr., 529).
B. 1704 terme d'escr. (
Trév.). Du lat.
temptare « toucher, tâter; faire l'essai ou l'épreuve de; essayer », écrit parfois
tentare, graph. due sans doute à une prononc. pop., d'où la confusion entre les deux verbes
temptare et
tentare, fréquent. intensif de
tendere « tendre ».