TEMPÉRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1119 part. passé
tempered « modéré, retenu, sage » (
Philippe de Thaon,
Comput, éd. I. Short, 2379);
ca 1380
temporeiz «
id. » (
Jean d'Outremeuse,
Ly Myreur des histors, éd. A. Goosse, l. 65, p. 2), attest. isolées; repris au
xvies.
b) 1538
temps tempéré « où la température est moyenne » (
Est.); 1636
zone tamperée (
Monet,
s.v. zone);
c) 1742 mus.
système tempéré(Hist. de l'Acad. des sc., p. 117 ds
Trév. 1752);
2. a) 1540
temperer vos peines « modérer, atténuer » (
Nicolas Herberay des Essars,
Amadis de Gaule, éd. H. Vaganay, p. 176);
b) 1545
que vostre vin soit d'eau bien temperé « modérer la force du vin en le coupant avec de l'eau » (J.
Bouchet,
Ep. mor., X ds
Gdf. Compl.);
3. verbe pronom.
a) 1662 « s'affaiblir, s'adoucir » (
Molière,
École des femmes, II, 4: la bile
se tempère);
b) 1690 « se modérer, se calmer » (
Fur.). Empr. au lat.
temperare « combiner dans de justes proportions », « disposer convenablement les éléments d'un tout », « organiser, régler », « modérer, tempérer, équilibrer, régulariser »; l'a. fr. utilisait surtout en ces sens
temprer, v.
tremper;
cf. aussi le prov.
temperat (1250 ds
Pansier).