TEMPÉRAMENT subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1522 « modération, mesure » (
Tyard, tr.
Hebrieu,
Dial. III, p. 319 ds
Hug.);
2. 1632 « accord, arrangement » (
Corneille,
La Veuve, préf., I, 183);
3. 1656-57 « adoucissement, atténuation » (
Pascal,
Provinciales, éd. Brunschvicg, V, pp. 35-36);
4. 1636 mus. (
Mersenne,
Harm. univ., p. 160);
5. 1867
(vente) à tempérament (
Almanach du Hanneton, 67 ds
Larch. 1880).
B. 1. 1478 « ensemble des traits généraux qui caractérisent l'équilibre physiologique d'un être » (
Guy de Chauliac,
Le Guidon en français ds
Sigurs); 1828-29
s'échigner le tempérament (
Vidocq,
Mém., t. 3, p. 185); 1833
s'exterminer le tempérament (
Balzac,
Méd. camp., p. 325); 1866
s'esquinter le tempérament (
Delvau, p. 136); 1879
s'abîmer le tempérament (A.
Daudet,
Rois en exil, p. 471); 1887
se tuer le tempérament (
Zola,
Terre, p. 349);
2. 1559 « juste équilibre dans la composition du plantain » (
Dioscoride, trad. M. Mathée, 193b ds
Rom. Forsch. t. 32, p. 171);
3. 1583 « juste proportion dans les constituants d'un mélange » (
Du Bartas,
2 semaine, Magnificence, p. 372 ds
Hug.);
4. 1649 « ensemble des tendances d'une personne » (
Scudery,
Poés. div., p. 57 ds
Livet t. 3, p. 680);
5. 1734 « aptitude aux plaisirs de l'amour physique » (
Marivaux,
Cabinet du philosophe, IX, 425); 1762
avoir du tempérament (
Ac.). Empr. au lat.
temperamentum « combinaison proportionnée des éléments d'un tout, combinaison, proportion, mesure »;
cf. l'a. prov.
temperament « modération; mesure » (hapax, fin
xiiies. ds
FEW t. 13, 1, p. 175b). L'a. et m. fr. employait en ce sens
atemprement, dér. de
atemprer « modérer, adoucir » du lat.
attemperare « ajuster, adapter » et utilisé jusqu'au
xvies. (
cf. FEW t. 13, 1, p. 174a); on relève aussi
temprement (hapax, 1175 ds T.-L.).