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TEINDRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 trans. « communiquer une couleur à quelque chose » jo la [ma bone espee] teindrai vermeille (Roland, éd. J. Bédier, 985); b) ca 1160 id. « soumettre quelque chose à l'action d'un colorant » (Enéas, 477 ds T.-L.); 1456-69 teint part. passé adj. drap ... teint en l'ayne (Maistre Pathelin, éd. J. Cl. Aubailly, 180); c) 1816 pronom. « être teint, prendre les colorants » (Thénard, Traité de chim., t. III, p. 319 ds Pougens ds Littré); 2. a) déb. xvies. trans. « marquer, imprégner d'un caractère, d'une manière d'être » (D'Aubigné, Les Tragiques, II, 218 ds Œuvres, éd. H. Wéber, p. 59); b) 1662 pronom. « se revêtir, se pénétrer de tel ou tel caractère » (Pascal, Pensées, fragm. 821, éd. L. Lafuma, p. 604); en partic. c) 1746 id. « prendre une teinture, une connaissance superficielle de quelque chose » nous teindre d'une infinité de connaissances (Vauvenargue, Réflexions et maximes, 269 ds Rob. 1985); 3. a) fin xviiies. trans. « parer d'une certaine teinte » (Buffon, Minéraux, VI, 197 ds IGLF); b) 1794 pronom. « prendre une certaine teinte, une coloration nouvelle » ici fig. (Chénier, Invention, p. 22: s'y teindre [dans les détours de ces âmes profondes], s'y tremper de leurs couleurs fécondes?); cf. 1814 id. au propre les rayons se teindre d'aurore et de pourpre (Bern. de St-P., Harm. nat., p. 104). Du lat. class. tingere « mouiller, tremper, imprégner » puis « teindre ».