TARTUF(F)E,(TARTUFE, TARTUFFE) subst. masc. et adj.
Étymol. et Hist. a) 1609 péj. (A.
Fusy,
Le Mastigophore, p. 62: Tu n'es qu'une [
sic]
tartuffe, qu'un butor, qu'un hapelourde);
b) 1665
Tartuphe « hypocrite » (
Robinet,
in Les Continuateurs de Loret, t. 1, p. 378 ds
Fonds Barbier: N'as-tu point de ces bons Artuphes (C'est qu'il vouloit dire
Tartuphes) Qui font tant de bruit depuis peu, Et comme on dit sont tout à Dieu, Exceptez en le corps et l'âme);
id. tartuffe (
De Rochemont,
Observations sur une comédie de Molière, intitulée Le Festin de Pierre, pp. 10-11). Empr. à l'ital.
tartufo, att. dans un sens péj. (peut-être « trompeur, imposteur »,
cf. FEW t. 13, 1, p. 126b) dep. 1606 (G.
Della Porta,
Lo Astrologo, IV, 7 d'apr. M.
Diot ds
St. neophilol. t. 48, p. 221, où dans « Sei un tartufo », le mot est un qualificatif attribué à un personnage traité ant. de
cavallo, bue, asino), issu p. métaph. de
tartufo « truffe », du lat. pop.
*terrae tufer « id. » où
*tufer représente la forme osco-ombrienne du lat.
tuber. Cf. ital.
truffa « truffe », puis « plaisanterie » et « tromperie » (
DEI), et fr.
truffe* qui subit la même évol. en a. et m. fr. (
FEW t. 13, 2, p. 385a). Au vu de l'attest. 1609
supra, Molière n'a pas inventé le nom de
Tartuffe, mais c'est sa comédie (représentée pour la 1
refois en 1664) qui est à l'orig. de la diffusion du mot dans la lang. cour.