TARTARE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. a) 1268 géogr. subst.
Tartaires (
Claris et Laris, 47 ds T.-L.), forme att. au
xiiies.; 1606
Tartares (
Nicot); 1803 adj. (
Boiste);
b) 1680 ling. subst. masc. (
Rich.); 1721 adj. (
Trév.);
2. a) 1743 subst. masc. (
ibid.:
Tartare. Valet d'un homme de la Maison militaire du Roi), répertorié comme ,,vi[eux]`` dep.
Boiste 1823 par la lexicogr.;
b) 1828 n. donné autrefois aux courriers employés par la Poste ottomane et les ambassadeurs européens à Constantinople (P.
Lebrun,
Voy. de Grèce, III ds
Littré);
3. art culin.
a) 1806
à la tartare, sauce à la tartare (
Viard,
Cuisin. impérial, pp. 269-270);
b) 1841 subst. fém.
tartare « sauce » (
La Cuisinière de la campagne et de la ville, p. 106);
c) 1958
steak tartare (A.
Bombard,
Naufragé volontaire, Paris, Le Livre de poche, 1967, p. 86); 1964
tartare (
Rob.). Empr. au lat. médiév.
Tartarus « Tartare, Mongol »
ca 1250 ds
Latham (également
Tattarus 1243,
ibid.), altér. sous l'infl. de
Tartarus désignant l'enfer dans la mythol. gréco-romaine (lat.
Tartarus, gr. Τ
α
́
ρ
τ
α
ρ
ο
ς, v. aussi la citat. d'
Abel-
Rémusat,
Instit. Mém. inscr. et bell-lett., t. VI, p. 406 ds
Littré), d'un mot d'orig. turco-mongole introd. à l'époque de Gengis Khan avec finale
-ar de plur., prob. a. turc
tatar « habitant de la région nord de la Chine » en rel. avec le mongol
tatari « bègue »
Vasmer t. 3, p. 81 (
cf. le turc
tatar désignant un grand rameau de souche turque,
Lok., n
o2045; russe
tat r « Tartare » plur. de
tat rin, att. en a. russe
tatary dès 1223,
Vasmer,
loc. cit.), mentionné au
ixes. dans les ann. chinoises (
thata) pour désigner une tribu de Mongols ou de Turcs, puis étendu à un grand nombre de tribus d'Asie Centrale, v.
Nouv. Lar. ill. Cf. le subst.
Tartarin au sens 1 a
ca 1244 (
Hist. de Londres à Jérusalem, éd. Michelant et Raynaud, 125 [ms. Paris] ds
Fonds Barbier,
s.v. ciseler) − 1606,
Nicot, lat. médiév.
Tartarinus « id. » 1240 ds
Du Cange, les adj.
tartarien « qui est Tartare »
xives. (
Charles le Chauve, Richel. 24372, f
o32c ds
Gdf.), et
tartaresque « id. » 1403 (
Mémoire sur Tamerlan et sa cour,
in BEC LV − 1894 − 452 ds
Fonds Barbier) − 1605, P.
Le Loyer,
Hist. d. spectres, 334c,
ibid., déjà subst. fin
xiiies.
tartaresce « langue tartare » (
Marco Polo,
Le Million, éd. L. F. Benedetto, p. 6).