TARD, adv.
Étymol. et Hist. A. Adv.
1. Ca 1050
lui est tart quet + subj. « il lui tarde que » (
St Alexis, éd. Chr. Storey, 65);
2. ca 1100 « passé le moment opportun convenable » (
Roland, éd. J. Bédier, 2483); 1160-74
trop tart (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 7020);
3. id. « après un laps de temps considéré comme long »
plus tart (
Id.,
op. cit., III, 1634: Huge s'en turnë altre part, Ki de l'estur turna plus
tart); 1174-76
u tost u tart (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 5714);
4. « à la fin d'une période déterminée »
a) 1160-74 « à une heure avancée »
soi colcheir tart (
Wace,
Rou, III, 6640);
id. a un seir tart (
Id.,
op. cit., III, 3645);
b) 1559 « à un âge avancé de la vie » (
Amyot, trad.
Plutarque,
Hommes illustres, Caton le Censeur, V, éd. G. Walter, t. 1, p. 754).
B. Adj.
1. Ca 1265 [ms.
anno 1284] « lent » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. P. Chabaille, II, II, 53, p. 348: il [li sages hom] haste les choses
tardes [éd. Fr. J. Carmody, II, 58, 49: tardives]); déb.
xvies.
tarde digestion (
Jardin de santé, I, 180 impr. La Minerve ds
Gdf.);
2. a) [1301 lat. médiév.
tarda hora « heure tardive » (ds
Martene,
Thes. anecdotorum, t. 1, col. 1335 ds
Du Cange,
s.v. tardus)] 1450
heure tarde (Arch. nat. JJ 180, ch. 151,
ibid.), syntagme relevé jusqu'à la fin du
xvies. (
Hug.);
b) 1636
il se fait Tart « la nuit approche » (
Monet).
C. Subst. [
xiies.
tarde fém.?
Gl. de Tours, p. 328 ds T.-L.:
serotunum, -i:
tarde]
1. 1376
quant il vient suz le tart « quand il se fait tard » (
Roi Modus, éd. G. Tilander, 60, 200, p. 110); 1395
sur le tart « dans la soirée » (
St Voyage de Jherusalem, 319 ds T.-L.);
2. 1656
id. « tardivement, après le moment opportun » (
Corneille,
Imitation, III, 44 ds
Œuvres, Paris, Seuil [
L'Intégrale], 1963, p. 1003a).
Tard, d'abord adv., est issu de l'adv. lat.
tarde « tard, tardivement; lentement ». De l'adv., sont issus les empl. comme adj. et subst.;
cf. le lat.
tardus « tardif, qui tarde; lent ».