TANGUER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1654 « (en parlant d'un bateau) être soumis à un mouvement d'oscillation dans le sens de la longueur » (
Du Tertre,
S. Christophe, 92 ds
Fr. mod. t. 26, 1958, p. 58);
b) 1911 « (en parlant d'un véhicule quelconque) présenter un mouvement de balancement dans le sens latéral ou des mouvements plus ou moins désordonnés » (
Châteaubriant,
Lourdines, p. 257);
2. 1872 « (en parlant d'une personne) tituber, aller de droite et de gauche en marchant » (
Littré). Orig. incertaine. Selon
FEW t. 17, pp. 306-307,
tanguer serait dér. de l'a. fr.
tengre « partie du couteau qui entre dans le manche » (2
equart du
xiiies.,
Dou vrai chiment d'amours, éd. A. Långfors, 131 ds
Romania t. 45 1918-19, p. 212), lui-même empr. à l'a. nord.
tangi, de même sens; le mouvement de la proue d'un bateau qui tangue aurait été comparé à la manière dont le
tengre entre dans le manche; cette hyp. se heurte à la rareté du mot en a. fr. (un seul ex. car celui de
Venus ds T.-L. n'est qu'une reprise textuelle du précédent) et à l'écart chronol. considérable entre
tengre et
tanguer, et elle n'est pas convaincante du point de vue sém. L'hyp. de Gamillscheg ds
EWFS, selon laquelle
tanguer serait empr. à un frison
tüngeln « se balancer en avant et en arrière, pendre », qui connaît des var. en
-a-, est sémantiquement plus satisfaisante.