TAMPON, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1388 « bouchon cylindrique servant à fermer la bouche des canons » (doc. ap. B. et H.
Prost,
Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, t. 2, p. 338);
2. 1430 en gén. « bouchon d'une matière dure, masse de matière souple chiffonnée, roulée ou pressée, qui sert à obturer une ouverture » (Archives nationales, P 1189, f
o3 v
ods
Gay);
3. a) 1636 « pièce servant à boucher par en haut un tuyau d'orgue » (
Mersenne,
Harmonie universelle, Livre des orgues, p. 322);
b) 1690 « pièce cylindrique qui ferme la partie supérieure d'un corps de pompe ou l'ouverture d'un tuyau » (
Fur.);
4. a) 1676 « grosse cheville de bois placée entre deux solives contiguës, pour soutenir la maçonnerie d'une cloison » (
Félibien, p. 747);
b) 1755 « cheville qu'on encastre dans un mur, pour y enfoncer une vis, un clou » (
Aviler);
5. 1694
tampon d'écubiers (
Corneille);
6. 1842 « dalle de pierre ou couvercle métallique qui ferme l'ouverture d'un égout » (
Ac. Compl.);
7. 1927 « calibre cylindrique, lisse ou fileté, utilisé pour vérifier les dimensions d'un trou » (
Champly,
Nouv. encyclop. prat., t. 1, p. 242).
B. 1. 1676 « bande de feutre servant à introduire du noir dans les tailles d'une planche gravée » (
Félibien, p. 385);
2. 1680 « morceau de bois couvert de peau qui sert à étendre l'encre sur les formes » (
Rich.);
3. 1757 « petit sac de taffetas rempli de coton, avec lequel on étend le vernis sur une planche à graver » (
Encyclop. t. 7, p. 878b,
s.v. gravure);
4. a) 1810 « morceau de coton, bande de gaze, qui sert à étancher le sang, à nettoyer la peau, à appliquer ou à faire inhaler un produit, etc. » (M
mede Genlis,
Maison rustique, t. 2, p. 233);
b) 1863
en tampon (M
meV.
Hugo,
Hugo, p. 169);
5. 1819 « petite masse souple faite de tissu roulé et pressé, avec laquelle on étale un liquide sur une surface, on imprègne un corps d'une substance fluide » (
Boiste);
6. a) 1875 « coussin imprégné d'encre sur lequel on applique un timbre avant de s'en servir » (
Lar. 19e); 1936
tampon encreur (
Catal. jouets [Louvre]);
b) 1908 « timbre en caoutchouc » (G.
Leroux,
Parfum, p. 58);
c) 1932 « marque apposée par un timbre en caoutchouc qui a été encré sur un tampon encreur » (
Pagnol,
Fanny, I, 2
etabl., 2, p. 71);
7. 1964 « coussin dur, fortement rembourré, utilisé par le tailleur pour le délustrage » (
Lar. encyclop.).
C. 1. 1830
coup de tampon « violent coup de poing » (d'apr.
Esn.); 1904 « rixe » (
Nouv. Lar. ill.);
2. 1856 ch. de fer (
Compl. du dict. de l'Ac. fr., Paris ds
Robert G.);
3. a) 1864 « personne ou chose qui se trouve entre deux adversaires, qui cherche à aplanir les différends » (
Goncourt,
Journal, p. 60);
b) 1903
État-tampon (
Nouv. Lar. ill., t. 6, p. 541b,
s.v. Orient);
4. a) 1901 « casquette large et plate portée par certains employés et, dans l'armée française, par les ordonnances en civil » (
Bruant, p. 90b,
s.v. casquette);
b) 1902 « ordonnance » (d'apr.
Esn.);
5. a) 1905
batterie-tampon « batterie d'accumulateurs placée en dérivation entre deux points pour maintenir constante la tension entre ces points » (
Haton de La Goupillière,
Exploitation mines, p. 139);
b) 1971 informat. (
Stern-
Lep.);
6. 1929 chim. (
Roussy ds
Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2, p. 443: substances
tampons). Var. nasalisée de
tapon*.