TAMBOURINER, verbe
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. 1528
tabouriner « frapper, battre (quelqu'un, quelque chose) comme un tambour » (
Perceforest, I, f
o140, éd. 1531 ds
DG:
tabourinant les pennes de la queue les unes contre les autres); 1609 (
Régnier,
Satires, XII, 238 ds
Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 162: Qu'on me
tabourinast le cul d'une vessie), attest. isolées dans ce sens; à nouv. 1831
tambouriner (
Sue,
Atar Gull, p. 17);
2. a) 1798 « publier, faire connaître, en appelant l'attention par un roulement de tambour » (
Ac.:
tambouriner un chien, une montre);
b) 1831 « annoncer, faire connaître quelqu'un ou quelque chose à grand bruit ou indiscrètement » (
Kock,
Cocu, p. 174);
3. a) 1835 « reproduire un air, une cadence en tapotant sur une surface dure » (
Vigny,
Serv. et grand. milit., p. 156:
tambouriner une marche avec les ongles [sur une fenêtre]);
b) 1876 « jouer, exécuter sur le tambour ou sur le tambourin » (
Goncourt,
Ch. Demailly, p. 58);
4. 1936 « battre, marteler à la façon d'un roulement de tambour » (
Martin du G.,
Thib., Été 14, p. 728: un roulement de tonnerre qui lui
tambourine le tympan);
5. 1936
langage tambouriné (
Schaeffner,
loc. cit.); 1964 « transmettre (un message, des signaux) à l'aide de tambours » (
Rob.).
B. Intrans.
1. 1530
tabouriner « battre, faire résonner un tambour, un tambourin » (
Palsgr., p. 746a); 1649
tambouriner (
Scarron,
Virgile travesti, l. V, 197b ds
Richardson);
2. a) 1644
tambouriner « frapper à coups répétés sur une surface dure » (
Id.,
Suite des œuvres burlesques ds
Poés. div., éd. M. Cauchie, t. 1, p. 227: Et
tambourinons de nos cousteaux sur nos assiettes);
b) 1690 spéc.
tambouriner à la porte de qqn (
Fur.: on a longtemps
tambouriné à sa porte);
3. 1866 « produire un bruit de roulement de tambour » (
Amiel,
Journal, p. 379: une bonne pluie
tambourine sur ma coupole de verre). Dér. de
tambourin*; dés.
-er. S'est substitué à l'a. fr.
taborer, tabourer « battre du tambour ».