TALISMAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1592 « objet auquel on attribue des vertus magiques » (J.
Scaliger,
Lettre au sieur Vazet, 4 juin ds
Opuscula varia, Paris, 1610, p. 568: les Arabes les appellent
Talisman);
2. 1713 fig. (
Hamilton,
Mém. du Comte de Grammont, éd. 1887, p. 313: les seuls
talismans qui font aimer sont les charmes de la personne aimée). Empr. au persan
ṭilism, plur.
ṭalāsim, ṭilismāt « talisman, amulette; incantation, charme; sortilège », lui-même empr. à l'ar.
ṭilasm, ṭillasm, plur.
ṭalāsim, ṭilasmāt, ṭilassamāt « talisman, charme », et celui-ci au gr. τ
ε
́
λ
ε
σ
μ
α « imposition, impôt, contribution; rite religieux », gr. byz. « objet consacré, talisman » (
ives. ds
Kahane Byzanz, 453). La termin.
-an de
talisman est d'orig. obsc.; d'apr.
Cor., elle pourrait s'expliquer par une confusion partielle avec l'homon.
talisman « docteur de la loi musulmane » (
cf. FEW t. 19, p. 39 et
Z. rom. Philol. t. 87, pp. 543-545) ou par l'hyp. d'un empr. au persan
ṭilismān, plur. vulg., non att. ds les dict., de
ṭilism; d'apr.
FEW t. 19, p. 187, la termin.
-an s'expliquerait par un empr. à l'ar.
ṭilasmān, duel de
ṭilasm.