TABOU, subst. masc. et adj.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. 1782
tatoo « frappé d'interdit par un caractère sacré ou impur déterminé par une tradition magico-religieuse des peuples d'Océanie » (
Troisième voyage de Cook, ou Journal d'une expédition faite dans la mer Pacifique, 121 ds
Höfler Anglic.); 1785
Taboo (
Troisième voyage de Cook, ou voyage à l'océan Pacifique, II, 111,
ibid.); 1797
id. (L. A.
Milet-
Mureau,
Voyage de La Pérouse autour du monde, II, 114-115,
ibid.); 1822
tabou (
Arago,
Promenade autour du monde, II, p. 182 d'apr. J.
Pohl ds
Arch. St. n. Spr. t. 205, p. 372);
2. 1866 p. ext.« frappé d'interdit, dont on n'ose pas parler » (
Amiel,
Journal, p. 133).
B. Subst.
1. 1785
taboo « interdit de caractère religieux lié au caractère sacré ou impur de quelque chose ou de quelqu'un (chez les peuples d'Océanie) » (
Troisième voyage de Cook, ou Voyage à l'océan Pacifique, II, 110 ds
Höfler Anglic.); 1826
tabou (
Revue britannique, 5 juin, 129,
ibid.); 1831
Le tabou, ou plus correctement tapou (
Dumont d'Urville,
Du Tabou et des Funérailles à la Nouvelle-Zélande, Revue des Deux Mondes, t. 3, p. 197 d'apr. A.
Weil ds
Fr. mod. t. 3, p. 295);
2. 1908 p. ext. aux peuples dits primitifs en général
tabous linguistiques (
Revue des études ethnographiques et sociologiques, I, 327 ds
Höfler Anglic.);
3. 1903 p. ext. à toute société (
Lévy-
Bruhl,
loc. cit.), et en partic. 1933 p. ext. à la société occidentale
tabous sexuels (
Morand,
Londres, p. 46). Empr. au polynésien
tabu, tapu (v.
König 1939, p. 193 et 194), d'abord par l'intermédiaire de l'angl.
taboo (1777, J.
Cook ds
NED) dans les trad. des voyages de J. Cook.