TÉMOIGNAGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xiies. « action de témoigner, d'attester » (
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 2, 8: Il est vrayment li [filz] del haltisme selon le
tesmoignaige Gabriel);
ca 1260
faus tiesmoingnages (
Récits Menestrel de Reims, éd. N. de Wailly, § 313); 1686
rendre témoignage à [une chose] « la reconnaître en la célébrant » (
Bossuet,
Oraison funèbre M. Le Tellier ds
Œuvres, éd. B. Velat et Y. Champailler, 1961, p. 176);
b) 1247, nov. « déposition en justice » (doc. Arch. Tournai ds
Gdf. Compl.); 1282
estre oïs en court en tesmoignage (
Philippe de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 87);
2. a) 1209 « preuve manifeste » (
Henri de Valenciennes,
Hist. empereur Henri de Constantinople, éd. J. Longnon, p. 27: chose dont il ait garant et
tiesmoignage de verité); 1580 spéc. « marque, preuve extérieure d'un sentiment »
tesmoignage de pieté et de bonne affection (
Montaigne,
Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 581);
b) ca 1210 « preuve authentique, valable en justice » (
Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, p. 250: Bones letres et bon sëel et
tesmoignaige an ot);
3. 1538 « donnée d'une fonction intuitive de connaissance »
tesmoignage de [
la]
conscience (
Est.,
s.v. conscius, conscientia). Dér. de
témoigner*; suff.
-age*;
cf. témoin.
Cf. l'hapax a. fr.
testemoignage (fin
xiies.
Homélies St Grégoire sur Ezechiel, 21, 31 ds T.-L.), dér. de l'a. fr.
testemoignier, v.
témoigner.