SYNCRÉTISME, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1611 « union de deux anciens ennemis contre une troisième personne » (
Cotgr.);
2. a) 1687 « tentative pour fondre ensemble divers cultes, diverses doctrines religieuses » (
Nouvelles de la République des Lettres, juill., art. 9 ds
Trév. 1752);
b) 1765 « tentative de réunion, de synthèse de plusieurs doctrines philosophiques » (
Encyclop., s.v. syncrétiste);
3. psychol.
a) 1890 « appréhension globale et plus ou moins confuse d'un tout » (
Renan,
Avenir sc., p. 301);
b) 1909 « appréhension globale et indifférenciée qui précède la perception et la pensée par objets nettement distincts les uns des autres » (E.
Claparède,
Psychol. de l'enfant et pédag. exp., p. 154);
4. 1933 ling. (
Mar. Lex.). Empr. au gr.
σ
υ
γ
κ
ρ
η
τ
ι
σ
μ
ο
́
ς « union de deux Crétois » ce qui signifie, étant donnée la mauvaise réputation de ceux-ci (
cf.
κ
ρ
η
τ
ι
́
ζ
ω « agir ou parler en fourbe »; κ
ρ
η
τ
ι
σ
μ
ο
́
ς « fourberie »; v.
Bailly), « union de deux fourbes contre une victime de leur choix » ou bien, plutôt « accord momentané de deux partis opposés contre un ennemi commun » (
Lal. 1968).