SYNAGOGUE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 « lieu de culte non chrétien » (
Roland, éd. J. Bédier, 3662: A mil Franceis funt ben cercer la vile, Les
sinagoges e les mahumeries);
b) xives. « lieu où s'assemblaient les Juifs pour leur culte, sous l'ancienne loi » (
Evangile de Nicodème, C 1415 ds T.-L.: En lur
synagog sunt entré);
c) 1530
sinagogue « lieu où s'assemblent ordinairement les Juifs pour le culte » (
Palsgr., p. 270a);
2. a) 1
remoit.
xiies. « réunion, groupe de personnes, bande » (
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, VII, 7 [
cf. Psautier de Cambridge, loc. cit.:
congregaciun]);
b) 1269-78 « assemblée religieuse des Juifs, sous l'ancienne loi » (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 11599);
3. a) fin
xiies. « le peuple juif, la communion juive » (p. oppos. au Christ, au christianisme) (
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 57, 20: tu felenesse
synagoige nos enfantas cest fil [Jhesu Criz] assi cum per un office de meire [
Migne,
Patrol. lat. t. 183, col. 115:
Et tu quidem, impia Synagoga, hunc nobis filium peperisti, officio quidem matris, sed non matris affectu]);
b) ca 1223 « figure symbolique les représentant » (
Gautier de Coinci,
Miracles, éd. V. Fr. Kœnig, 2
Mir 24, 623: Les ieuz do cuer n'ont mie overz [les sceptiques] , Ainz les ont velez et coverz Aussi com a la
sinagogue). Empr. au b. lat.
synagoga (adapt. du gr. σ
υ
ν
α
γ
ω
γ
η
́ « réunion », terme empl. par les Juifs gr. pour désigner l'assemblée de la communauté juive et cette communauté,
Luc VIII, 41;
Actes IX, 2 ds
Liddell-
Scott) « assemblée, peuple (spéc. synagoga Israël, Tertullien; synagoga hoc est populum Iudaeorum, St Jérome); lieu où se réunissaient les Juifs pour prier (Vulgate); la religion juive (St Jérome) »,
Blaise Lat. chrét. Cf. le développement parallèle de
ecclesia, v.
église.