SUSPICION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « pensée, conjecture » (
Li Dialoge Gregoire lo pape, éd. W. Foerster, p. 198, 25: proposet [l'Ecclesiaste] une sentence de la humaine
suspicion quant il dist: Une morz est del homme et des jumenz);
2. fin
xiiies. « opinion défavorable, défiance, soupçon » (
Dialogus anime conquerentis, IV, 13, éd. Bonnardot ds
Romania t. 5, 1876, p. 277: Sen cause et sen crime ... atornent en moi leu de
suspiciun [
criminis et suspectionis locum in me convertunt]);
ca 1315 (
Fouque Fitz Warin, éd. L. Brandin, p. 19, 9: La demoisele, qe nul
suspicioun de tresoun n'aveit...);
3. 1680 spéc. dr. (
Rich.); 1790
suspicion légitime (
Décret de l'Assemblée nationale, 27 nov., art. IX). Empr. au lat.
suspicio, -onis, dans la lang. class. « soupçon, suspicion; action de soupçonner, conjecture »; à basse époque « pensée, opinion »
Blaise Lat. chrét.