SURGIR, verbe intrans.
Étymol. et Hist. I. 1423 mar. trans.
sourgir « faire ancrer » (un navire) (G.
de Lannoy,
Voyages et ambassades ds
Œuvres, éd. Ch. Potvin, t. 1, p. 134: bon lieu et bon pellaige pour
sourgir et arriver toutes grosses nefz); 1497 intrans.
surgir « aborder » (d'un navire) (G.
de Villeneuve,
Mémoires, éd. Buchon, p. 276 d'apr. R.
Arveiller ds
Fr. mod. t. 26, p. 58: venismes
surgir et gecter ancres); 1552
surgir à bon port (
Rabelais,
Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 20, p. 112, 58); 1823 au fig. (
Lamart.,
Méditations poétiques, III, À Elvire, éd. G. Lanson, t. 2, p. 299).
II. 1553 « apparaître à la vue en s'élevant brusquement » (J.
Martin, trad. de l'
Architecture d'Albert, 74a d'apr. H.
Vaganay ds
Rom. Forsch. t. 32, p. 169), attest. isolée; 1808 « id. » (
Boiste); 1823 p. ext. « apparaître subitement » (
Las Cases,
Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 515);
id. au fig. (
Id.,
ibid., p. 268). I empr., comme l'a. prov.
sorgir (doc. lat. médiév. de Marseille, dans art. cité
infra, p. 198), l'esp. et le port.
surgir, l'ital.
sorgere, au cat.
surgir, surgir ancores « jeter », « jeter l'ancre » (dep. 2
emoit. du
xiiies.,
Consolat de mar,
ibid., p. 196, 197), issu du lat.
surgere « s'élever » qui dut avoir le sens de « jeter » en lat. médiév.; v. H. et R.
Kahane ds
Rom. Philol. t. 4, pp. 195-215. II empr. au lat.
surgere « s'élever » (v.
sourdre). Voir
FEW t. 12, pp. 461-462b.