SUBSTANCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1150
de sa substance « de son être » (
Wace,
St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 20; au glossaire: « forces, efforts »);
b) mil.
xiies. « être, existence » (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXXVIII, 7);
c) déb.
xiiies.(
Sapientia, 292, 9 ds T.-L.: de
dous substances crëat Deus l'omme, de
corporeil et de
spiritüeil);
d) 1370 (
Oresme,
Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 158:
substance et
nature de l'ame; p. 331: se ilz [les parties de l'âme] different selon
substance ou
accident);
e) 1377 (
Id.,
Yconomique, éd. A. D. Menut, p. 809: Quant il dit [Aristote]
est la substance, ce est a dire qu'elle est necessaire a ce que tele chose soit et doit estre exprimee en la diffinition de elle);
f) 1670 théol.
substance du pain (
Pascal,
Pensées, éd. L. Lafuma, p. 595);
2. a) mil.
xiies.
sustance « biens, richesses » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel , CXI, 3), forme en usage jusque déb.
xviies., v.
Hug.;
b) ca 1170 « vivres, ce qui permet de subsister » (
Guillaume de Saint-
Pair,
Mont St Michel, éd. P. Redlich, 84);
3. a) ca 1265 « partie essentielle (d'un texte, de paroles) » (
Brunet Latin, Trésor, éd. F.-J. Carmody, p. 389);
b) 1400
remonstrer en substanche (qqc. à qqn) (Arch. Nord, B 10354, f
o29 v
o);
4. a) 1547 (J.
Martin,
Archit. Vitruve, p. 114 v
o: Si les vignes ... et autres semences, ne
prenaient substance en la vertu des territoires, ... les saveurs de tout seraient en chacune contrée d'une pareille qualité);
b) 1563
substance de sel metallique (B.
Palissy,
Recepte, p. 68);
5. 1767 anat.
substance blanche, substance corticale (
Levacher de La Feutrie,
Dict. de Chir., I, 281, 282 ds
Quem. DDL à paraître). Empr. au lat.
substantia « être, essence, existence, réalité d'une chose » et tardivement « aliments, nourriture; moyens de subsistance, biens, fortune » (de
substare « être dessous, se tenir dessous »).