SPIRITUALITÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1350 « vie spirituelle » (
Gilles le Muisit, Poésies, I, 127 ds T.-L.: li maisons avoit estet en grant prosperitet de religion, de
spiritüalitet);
b) 1690
livre de spiritualité (
Fur.);
2. ca 1590 « qualité de ce qui est esprit » (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 544). Empr. au lat. chrét.
spirit(u)alitas « immatérialité, caractère de ce qui est surnaturel » (v.
Blaise Lat. chrét.), qui a pris à l'époque médiév. le sens de « qui concerne la vocation religieuse, le clergé » (
xiies., v.
Nierm.), d'où
espiritualité « biens de l'Église » (
Charte de 1247 ds
Du Cange, s.v. spiritualia) et plus gén. « ce qui est du domaine de la puissance séculière de l'Église » (1283,
Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, p. 153), sens vivant jusqu'au
xvies. (v.
Gdf.,
s.v. esperituauté). Aux plans sém. et morphol. le développement de
spiritualité est en liaison étroite avec celui de
spirituel*.