SPECTACLE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « ce qui s'offre aux regards, est susceptible d'éveiller des sentiments, des réactions » (
Dialoge Gregoire lo pape, éd. W. Foerster, p. 127, 13: cil meismes rois senzfeges ... seoit el
spectacle por regardeir la mort del vesque [ke om ... getast az urz por devorer al regard del pople]);
ca 1470
soi bailler en spectacle (G.
Chastellain,
Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 64); 1643
au spectacle de (
Corneille,
Polyeucte, III, 3);
2. fig.
a) ca 1470
« modèle, celui qui attire les regards » (G.
Chastellain,
op. cit., p. 62: [Philippe]
spectacle futur des princes chrestiens);
b) ca 1590 « ensemble de choses qu'observe l'esprit » (
Montaigne,
Essais, III, 2, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1046; veoir de mes yeux ce notable
spectacle de nostre mort publique);
3. a) ca 1280 « divertissement offert au public »
faire sepectacles (
William of Wadington,
Manuel des pechiez, éd. Fr. J. Furnivall, 4279);
b) 1502 « sorte de pavillon, de décor aménagé pour exposer quelque chose à la vue d'une foule » (
Jean d'Auton,
Chron., éd. R. de Maulde de La Clavière, t. 3, p. 55);
c) 1675 « mise en scène d'un spectacle »
opéra [
...]
sans spectacle (
La Fontaine,
Épitre à Mmede Thiange ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 9, p. 177); 1797
comédie à grand spectacle (
La Petite poste de Paris, n
o107, 26 germinal an 5, p. 1211 ds
Quem. DDL t. 25);
4. 1370 antiq. « jeux, combats du cirque, du théâtre »
maistre des spectacles (
Nicole Oresme,
Ethiques, éd. A. D. Menut, IV, 9, p. 242). Empr. au lat.
spectaculum « spectacle, vue, aspect (spectaculo alicui esse); spectacle au cirque, au théâtre ».