SOURNOIS, -OISE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1640 (
Oudin Curiositez: Un
Sournois: un homme melancolique et dangereux);
2. a) 1642 « homme qui fait le niais » (
Oudin Fr.-Ital.); 1668
faire la sournoise (
Molière,
G. Dandin, I, 6);
b) 1835
chevaux sournois (
Balzac,
Goriot, p. 290);
3. 1735 se dit de ce qui, dans l'aspect d'une personne témoigne de son caractère
air sournois (
Mouhy,
La Paysanne parvenue, t. 1, p. 64);
4. 1814 « qui marque la sournoiserie »
vices sournois (
Jouy,
Hermite, t. 5, p. 144);
5. 1846 se dit d'une chose qui évoque le comportement d'une personne sournoise
porte sournoise (
Dumas père,
Monte-Cristo, t. 1, p. 563). Mot prob. d'orig. prov., dér. de l'anc. prov.
sorn « sombre, obscur » (
ca 1280 ds
Rayn.);
cf. le subst.
sorn « soir » (
xvies. ds
Gdf.). Ce groupe de mots est sans doute issu d'un croisement de
sourd* avec le fr.
morne*, a. prov.
morn (v.
FEW t. 12, p. 457).
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. 1982 suppose une forme
*sordinare, reconstruit d'apr.
sordere « être sale, sans éclat » sur le modèle de
sordidare « salir ».