SOUPLESSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1284 « état de ce qui est souple, flexible » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. P. Chabaille, I, V, CLXXVII, p. 226, leçon ms. de base F: arboissiaus [...] qui se clöent et plïent [...] si que por la
souplece d'eulx il [li antelu] ne les pueent tranchier);
2. a) xves. « acrobatie, tour de saltimbanque » (
Id.,
ibid., I, II, LXVI, p. 68, var. ms. A 2); 1456-67
faire soupplesses et apertises (
Cent Nouvelles nouvelles, XCIX, éd. F. P. Sweetser, p. 555, 41); 1530
tours de souplesse (
Palsgr., p. 242); 1605
id. fig. « tromperie, invention » (
Régnier,
Satires, V, 229, éd. G. Raibaud, p. 57); 1665
souplesses plur. «
id. » (
La Rochefoucauld,
Maximes ds
Œuvres, éd. L. Martin-Chauffier, Paris, 1964, p. 485);
b) 1508-17
supplesse et abilité de son corps (
Fossetier,
Cron. Marg., ms. Bruxelles 10512, IX, III ds
Gdf. Compl.).
B. 1. a) 1580 « faculté intellectuelle d'adopter une attitude, de s'adapter »
soupplesse de nostre raison (
Montaigne,
Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 571); 1588
soupplesse d'esprit (
Id.,
ibid., II, 16, p. 624);
b) 1588 « variété dans les possibilités artistiques d'un individu »
soupplesse de voix et de geste (
Id.,
ibid., I, 27, p. 176);
2. 1636 « docilité, complaisance, soumission aux volontés d'autrui » (
Monet, p. 843b). Dér. de
souple*; suff.
-esse*.