SOUPIR, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1
erquart
xiies. « hoquet, rot » (
Lapidaire de Marbode, 320 ds
Studer-
Evans, p. 40:
sospir et rut); 1640
souspir d'Alleman (
Oudin Curiositez);
2. ca 1150 « respiration profonde qu'on laisse échapper sous le coup d'une émotion, de la douleur » (
Wace, St Nicolas, 1026 ds T.-L.); 1470-75
jusques au derrenier soupir (
Perceforest, éd. G. Roussineau, 3
epartie, t. I, p. 252, 432); 1671
rendre le dernier soûpir (
Pomey);
3. fig.
a) ca 1160 « expression douloureuse de l'amour » (
Eneas, 1813 ds T.-L.: Onc nel porent [Enée] flechier mes lermes [de Didon] Ne mi
sospir; 7963: Granz lëece vient de
sospir [en amour]);
b) 1640 « regret, douleur causés par une déception » (
Corneille, Cinna, IV, 5: Mon cœur est sans
soupirs, mes yeux n'ont point de larmes);
c) 1823 « plainte lyrique, expression de la mélancolie » (
Lamartine, Nouv. Méditations, XIII ds
Œuvres poét., éd. M.-Fr. Guyard, p. 147: l'ardent
soupir qui vers le ciel s'élance, L'extase de la lyre; XXVI, p. 190: De Philomèle et du poète Les plus doux chants sont des
soupirs).
B. En parlant d'un animal ou d'un inanimé
1. 1560 « exhalaison, émanation » (
Paré,
Œuvres, XXIV, 3, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 357b: exhailaisons, fumées et
souspirs des vapeurs pourries et infectées);
2. 1616 « souffle »
froids souspirs de bize (
D'Aubigné, Tragiques, II ds
Œuvres, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t. 4, p. 102);
3. a) 1803 « son, bruit mélancolique »
soupirs à l'airain [des cloches] (
Chateaubr., Génie, t. 2, p. 4); 1830
soupir [de la mer] (
Lamart., Harm., p. 327);
b) 1846 « chant plaintif »
soupirs du rossignol (
Chateaubr., Mém., t. 1, p. 128).
C. 1611 mus.
souspir; demy-souspir (
Cotgr.). Déverbal de
soupirer*.