SOUPÇON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1145 subst. fém.
sospeçon « opinion défavorable accompagnée d'inquiétude au sujet de la conduite ou des projets d'une personne » (
Wace, Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, 533); 1564
soupçon (
Thierry);
2. ca 1225 « le fait d'être l'objet de cette opinion défavorable » (
Reclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. Van Hamel, CLIV, 12, p. 217); 1660
tomber en soupçon (
Corneille, Galerie du palais, II, 6);
3. 1558 « fait de conjecturer, de se douter de quelque chose » (
Du Bellay, Les Regrets, éd. H. Chamard, II, 107); apr. 1661
entrer en soupçon que + subj. (
Retz,
Œuvres, éd. Feuillet, Gourdault et Chantelauze, II, 65);
4. 1657-62 « apparence qui laisse supposer la présence ou l'existence d'une chose » (
Pascal, Pensées, éd. Brunschvicg, section XIII, 286); 1671
aucun soupçon de ressemblance (
Molière, Fourberies de Scapin, II, 4);
5. 1746 « très petite quantité d'une chose » (
La Morlière, Angola, 150). Du lat.
suspectionem, acc. de
suspectio « soupçon », de
suspicere « regarder de bas en haut », « suspecter, soupçonner ».