SOUFFRANCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1170 « délai, attente, répit » (
Marie de France,
Lais, Les deus amanz, éd. J. Rychner, 75); 1174-76
metre en souffrance « différer » (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 5850);
b) 1606
(articles) en souffrance « dont l'allocation est remise faute de pièces à l'appui » (
Nicot);
c) 1770
un soupçon tient un honneur en souffrance (
Beaumarchais,
Les Deux amis, IV, 7 ds
Gohin, p. 374);
d) 1904
effets, quittance en souffrance (
Nouv. Lar. ill.);
e) 1930
marchandises en souffrance (
Lar. comm.);
2. a) ca 1175 « douleur physique ou morale » (
Chronique ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 16060);
b) id. « endurance, patience » (
ibid., 23149);
3. a) ca 1210
par sofrance « avec la permission de » (
Henri de Valenciennes,
Continuation conquête Constantinople, éd. N. de Wailly, 632);
b) 1694 dr. « action de tolérer ce que l'on pourrait empêcher » (
Ac.);
4. 1792
jour de souffrance (
Beaumarchais,
Corresp., éd. L. Collin, II, 92). Dér. de
souffrir*; suff.
-ance*;
cf. le lat. chrét.
sufferentia « action de supporter; résignation; attente patiente » (
Blaise Lat. chrét.), de
sufferre « supporter » (v.
souffrir).