SORORITÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1546 « communauté de femmes » (
Rabelais,
Tiers Livre, XXVII, éd. M. A. Screech, p. 193), défini par « relation, qualité de sœur » ds
Ac. Compl. 1842 faisant référence à Rabelais.
B. 1. 1970 « association, société de femmes ou de jeunes filles, confrérie d'étudiantes » (
Rob. Suppl. faisant référence aux associations d'étudiantes américaines);
2. 1977
sororities plur. de l'angl.
sorority p. méton. « maisons de telles associations où peuvent prendre pension les étudiantes membres » (Chr.
de Rivoyre,
Le Voyage à l'envers, Paris, Grasset, p. 146); 1986
sororité (Ph.
Labro,
loc. cit.).
C. 1975 « esprit de solidarité entre personnes du sexe féminin » (
Elle, 8 sept., p. 8, col. 1). A prob. empr. au lat. médiév.
sororitas, -atis « communauté religieuse de femmes » (
Blaise Lat. Med. Aev. et
Latham), dér. du lat.
soror, -oris « sœur ».
Cf. aussi une forme
sororéité au sens de « qualité, état de sœur » en 1756 (
Ann. Litt. III, 10 ds
Fonds Barbier). B empr. à l'angl.
sorority, lui-même empr. au lat. médiév.
sororitas ou formé sur
soror sur le modèle de
fraternity « association de personnes, confrérie », att. dep. le
xvies. comme terme désignant un groupe de femmes associées dans une activité religieuse puis plus spéc. usité aux États-Unis pour désigner la section féminine d'une assemblée paroissiale et, de nos jours, une société d'étudiants (
NED, DAE, Americanisms). C formé sur le lat.
soror (suff.
-té, -ité*), prob. pour traduire l'angl.
sisterhood signifiant d'abord « qualité, état de sœur » et usité dans la lang. des mouvements féministes (dep. 1968 ds
NED Suppl.2) comme pendant au mot
brotherhood « fraternité, solidarité entre frères ».
Cf. aussi une forme
sorosité au sens de « esprit de solidarité entre filles » en 1785 (
Status du Lycée des mœurs, 30 nov.
in Cubières de Palmezeaux,
Hist. des comp. de Maria, I, 68 ds
Fonds Barbier).