SOLENNEL, -ELLE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Fin
xiies.
sollempnal « qui est accompli avec pompe, selon un certain cérémonial »
per sollempnal memore (
Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 11, ligne 29); 1216
feste ... sollempnels (
Guillaume Le Clerc, Fergus, 188, 31 ds T.-L.);
2. mil.
xiiies. [ms.]
sollempnel « célébré par des cérémonies »
jorz ... sainz et sollempnels (
Bible, B.N. 899, f
o36d ds
Gdf. Compl.); 1380
solennel (
Roques t. 2, n
o11475);
3. a) 1266 dr. « qui doit être accompli selon certaines formes sous peine de nullité »
sollempnel stipulation (
Cart. de Nesles, ms. Chantilly 1295, f
o76 r
ods
Gdf. Compl., s.v. stipulation); 1337
solennel estipulacion (
ibid.);
b) 1372 « accompagné d'actes publics ou de formalités imposantes qui donnent une importance considérable »
Par solennel cry de vendaige (
Eustache Deschamps, Chartre des bons enfants de vertu en Champaigne, 64 ds
Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 7, p. 325);
4. 1364 « qui en impose par son caractère de majesté, de grandeur ou de gravité »
Hostel Solennel (
Litterae Caroli V. Regis Franc. tom. 4, Ordinat. pag. 473 ds
Du Cange, s.v. solemnis);
5. 1404 « énorme, considérable »
arbre solempnel (
Christine de Pisan, Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, II, XI, éd. S. Solente, t. I, p. 134);
6. a) 1409 « empreint de majesté (en parlant d'une personne) »
sollempnelz hommes (
Le Livre des fais ... [
de] Bouciquaut, éd. D. Lalande, p. 415, ligne 35); en partic. 1832 péj. (
Hugo, N.-D. Paris, p. 442);
b) 1803 « empreint d'une majesté ou d'une gravité ridicule ou inopportune »
un ton solennel (
Krüdener, Valérie, p. 185). Empr. au lat. class.
sollemnis « qui revient tous les ans; solennel, consacré », écrit à basse époque
solemnis, sollempnis, sollennis (v.
Blaise Lat. chrét.), d'où les formes en a. fr.; la forme régulière
solemne, solempne (
xive-
xvies. ds
Gdf.) a été remplacée par celle en
-el sans doute sous l'infl. d'autres adj. de la lang. d'église comme
annuel*, éternel*, spirituel* (
FEW t. 12, p. 68b).