SOI-DISANT, adj. inv., adv. et loc. conj.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1470 « [d'une personne] qui prétend être telle » (
G. Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 9: duc de Bethfort, régent
soy-disant de France); fin
xves. (
Mistere du siege d'Orleans, éd. V. L. Hamblin, 810: Charles,
soy disant roy de France); av. 1659 accordé avec le subst. (
Tallemant des Réaulx, Historiettes, éd. A. Adam, t. 2, p. 441: toutes les honnetes femmes, ou
soy-disantes, abandonnerent Ninon); 1668 inv. (
Racine, Plaideurs, II, 5: sa fille, au moins
soi-disant telle);
cf. 1690 (
Fur.: Se dit au Palais quand on ne veut pas demeurer d'accord de la qualité de la partie adverse);
b) 1765-70 « qui n'est pas ce qu'il semble être » (J.-J.
Rousseau, Confessions, VIII ds
Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 362: la tourbe vulgaire des
soi-disans grands et des
soi-disans sages);
2. 1735-36 « [d'une chose]
id. » (
Marivaux, Paysan parvenu ds
Romans, éd. M. Arland, p. 611: Tels étaient les agréments,
soi-disant innocents de cet ecclésiastique);
3. ca 1830 loc. adv. (
Béranger, La Bonne fille ds
Œuvres, Paris, Perrotin, t. 1, 1834, p. 41: Je sais fort bien... Que
soi disant J'ai le ton trop plaisant). Comp. de
soi* et de
disant, part. prés. de
dire*.