SOBRIQUET, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1355 « petit coup sous le menton » (Arch. nat. JJ 84, pièce 390 ds
Du Cange, s.v. barba1:
Percussit super mentonem faciendo dictum le Soubriquet); 1398 (
ibid. JJ 153, pièce 445,
ibid.: Donna ... deux petits coups appellez
Soubzbriquez, des dois de la main soubz le menton);
2. 1440-42 « raillerie, moquerie » (
Lefranc, Champion des Dames, Livre III, éd. A. Fischer, 3160;
cf. aussi
Gdf. Compl.), sens fréq. au
xvies., v.
Hug.;
3. 1531
Dictionarium seu Latinal lingual Thesaurus, s.v. impouere, d'apr. K.
Baldinger ds
Actes du Colloque Internat. de Lexicogr., Wolfenbüttel, 1982, p. 15 « surnom » (
R. Estienne). Étymol. obsc. Le sens du mot au
xives. permet d'avancer l'évol. sém.: « coup, geste de dérision, attribution d'un sobriquet, sobriquet »; évol. que
Bl.-
W.1-5rapproche de celle du prov.
escaissar « déchirer avec les dents, écorner », « se moquer, donner des surnoms », subst. verbal
escais « surnom » (
FEW t. 2, p. 316b). L'orig. même du mot demeure inc.,
soubz et
briquet pouvant n'être qu'une altération d'une base qui échappe (
cf. Dauzat Ling. fr., p. 259). Ni le lat.
beccus « bec » (
*bequet altéré en
-briquet,
Bugge ds
Romania t. 31, 1874, p. 158), ni le m. néerl.
bricke (
-briquet dér. de
briquer « battre le briquet » [
cf. FEW t. 15, p. 278a] désignant p. anal. une chiquenaude [sous le menton],
Guir. Étymol. obsc., p. 487) ne semblent des étymons satisfaisants.