SOBRE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « qui observe les règles de la morale, mène une vie honnête, austère » (
Rois, éd. E. R. Curtius, I, I, 16, p. 5: Ne me tenez pur fille Belial, kar
sobre sui); 1197
ame sobre et chaste (
Hélinant, Vers de la mort, XXXVIII, 5 ds T.-L.);
2. a) ca 1180 « qui mange et boit avec modération » en parlant d'un aigle (
Marie de France, Fables, 46, 61,
ibid.);
ca 1223 en parlant d'un homme (
Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, I
Mir. 36, 298, t. 3, p. 72); av. 1654 spéc. « qui ne boit pas » subst. (
Guez de Balzac, Aristippe ou De la Cour, 6
ediscours ds
Œuvres, Paris, L. Billaine, t. 2, 1665, p. 177);
b) 1310-40
vie sobre (
Jean de Condé, Dits et contes, éd. A. Scheler, t. 3, p. 254: Leur
sobre vie pourcaçoient, Les bons morssiaus pas ne caçoient); 1559
table sobre et simple (
Amyot, trad.
Plutarque,
Hommes illustres, Comparaison de Simon avec Lucullus, II, éd. G. Walter, t. 1, p. 1175);
3. a) id. « qui témoigne de la mesure, de la modération »
sobre jugement (
Id., op. cit., Cicéron, XXI, t. 2, p. 759);
b) 1596 « [d'une personne] qui est mesuré, modéré en quelque chose » (
E. Pasquier, Rech., VI, 22 ds
Gdf. Compl.: Les Espagnols ... sont
sobres admirateurs d'autruy); 1671
sobre à + inf. (
Pomey); 1690
sobre en + subst. (
Fur.: sobre en paroles). Empr. au lat.
sobrius « qui n'a pas bu, à jeun; sobre, frugal, tempérant; modéré, mesuré, rassis ».