SIMPLE, adj. et subst. masc. plur.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. ca 1125-50 « qui n'est pas compliqué » (
Grand mal fist Adam, éd. H. Suchier, 117: A la simple gent Ai fait simplement Un
simple sarmun; Nel fiz as letrez, Car il unt assez Escriz e raisun);
2. a) 1140
simple gent (p. oppos. aux lettrés, aux personnes instruites) (
ibid.);
b) 1
erquart
xiiies.
simple chevalier (p. oppos. à des personnes ayant des titres) (
Lancelot, éd. A. Micha, t. 4, p. 187);
c) 1462
a simple tonsure (
Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1837);
3. ca 1140 renforce le subst. qui suit (
Geoffroy Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 6030:
en simple lei);
4. a) ca 1150 « amical, avenant »(
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 8006);
b) ca 1250 « (d'un animal) doux, qui n'est pas féroce » (
Bestiaire d'Amour rimé, 1776 ds T.-L.);
5. 1155 « humble, modeste » (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 668:
simple chiere);
6. ca 1175 « sot, crédule » (
Chrétien de Troyes, Graal, éd. F. Lecoy, 6638);
7. a) ca 1200 p. oppos. à
double (
Moralités sur Job, 314, 35 ds T.-L.: Il [le Christ] ajoinst az tenebres de nostre
doble mort la lumiere de la süe
simple);
b) 1484
nombre simple (
Nicolas Chuquet, Triparty, éd. A. Marre, p. 103);
c) 1585
corps simple (
N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 1, p. 274);
d) 1694 bot.
feuille simple (
Tournefort Bot., p. 532);
8. ca 1200 « sans apprêt » (
Continuation de Perceval, I, éd. W. Roach, t. 1, p. 17, 611);
9. a) 1256 (
Aldebrandin de Sienne, Régime du Corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 5: des
simples coses qu'il convient à oume user);
b) xiiies. (
Livre des simples medecines [titre, trad. du lat.
Liber de simplici medicina], éd. P. Dorveaux);
c) 1567
medicament simple (
Philibert de L'Orme, Archit., Epistre aux lecteurs, pp. 1-2);
10. 1360-70 « commode » (
Baudoin de Sebourc, XX, 373 ds T.-L.).
B. Subst.
1. a) 2
emoit.
xiiies. (
Contenance des femmes ds
Littré: Or fait
la simple, or fait
la sage);
b) 1610
le simple et le composé (
Deimier, De l'Ac. de l'art poét., p. 338);
2. a) 1546 « éléments fournis par la nature et servant à la confection des remèdes » (
Melin de Sainct Gelays,
Œuvres, éd. P. Blanchemain, t. 3, p. 259: Car mesme des choses subjectes a nos mains, comme sont les herbes, les pierres, les metaulx et autres
simples, à peine avons-nous cognoissance de la moindre partie);
b) 1559 subst. masc. plur. « plantes médicinales (v.
supra A 9) » (
J. Grevin, Pastorale ds
Théâtre, éd. L. Pinvert, p. 222); 1630 subst. fém. (
Godeau, Disc. sur Malherbe ds
Littré);
3. 1894 sports « partie de tennis entre deux adversaires » (
Le Vélo, 19 oct. ds
Petiot). Empr. au lat.
simplex « qui n'est pas composé de plus d'une substance, d'un élément », « isolé, seul, un », « naturel, non artificiel » et « (d'une personne) sans détours, ingénu, naïf »; le lat. médiév. avait
simplici medicina et
simplum medicamentum (1544 ds
Latham). À rapprocher du sens de
simple au tennis l'angl.
single game (1890, v.
NED Suppl.2), v.
single.