SILHOUETTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1763
portraits à la silhouette « dessins au trait de profil exécutés en suivant l'ombre projetée par un visage ou un corps » (
Du Laurens,
L'Arétin moderne, 61 ds
Quem. DDL t. 12); 1781
à la silhouette « d'une façon incomplète, éphémère » (
Mercier,
Tableau de Paris ds
Havard t. 4); 1788 subst. fém. (
Journal de Paris, 28 janv.,
ibid.);
2. 1840 « forme aux contours plus ou moins nets qui se profile en noir sur un fond clair » (
Hugo,
Rayons et ombres, pp. 515-516);
3. 1888 « allure ou ligne générale d'un corps humain » (
Maupass.,
Pierre et Jean, p. 382);
4. 1904
silhouettes de tir (
Nouv. Lar. ill.);
5. 1925 cin. et théâtre « petit rôle épisodique mais plus important que ceux de la figuration » (
Mon ciné,
loc. cit.). Du n. de l'homme politique français Étienne de
Silhouette [1709-1767], contrôleur général des finances en mars 1759 qui voulut promouvoir de grandes réformes, mais échoua complètement laissant le souvenir d'actions mal conduites et incomplètes; ce serait donc pour le ridiculiser que l'on dénomma
à la silhouette (
supra 1781), ce qui présentait un aspect mesquin ou inachevé. À cette explication, il faut ajouter que M. de Silhouette avait l'habitude de tracer dans son château ces sortes de profils (
cf. J.O. du 29 août 1869, p. 1154, 3
ecol. ds
Littré).