SIGLATON, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 846: or e argent, palies e
ciclatuns); mil.
xiies. (
Charroi de Nîmes, éd. D. Mc Millan, 1064:
syglatons et dras porpres);
ca 1160 (
Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 4025: chaucie fu d'un
siglaton). Empr. à l'ar.
siqlāṭūn « sorte d'étoffe de soie brochée d'or », lui-même empr. au gr. byz. σ
ι
γ
ι
λ
λ
α
̃
τ
ο
ν, même sens (
Kahane Byzanz, col. 454), et celui-ci au b. lat.
sigillatus « orné de figures » (
ves.,
Cod. Theod. ds
Forc.:
sigillatis sericis aut textis auratis;
cf. aussi
Du Cange t. 7, p. 479a), dér. de
sigillum « petite figure, figurine; motif brodé; empreinte d'un cachet; sceau; marque ». Le mot a dû parvenir en France par l'intermédiaire de la péninsule ibérique:
cf. lat. d'Espagne
ciclatones (
ca 922 en Castille ds
Sache, Ort und Wort, Festschrift für J. Jud, 1943, p. 631); lat. en domaine cat.
ciclato (1023 ds
GMLC); lat. du Portugal
cikilaton (1058 ds
Mach.); esp.
ciclatón (
ca 1140,
Cid ds
Cor.,
s.v. escarlata). V. aussi
Dozy t. 1, p. 663b; G. S.
Colin ds
Romania t. 56 1930, pp. 178-186 et 418;
Kahane,
loc. cit.;
FEW t. 19, p. 159;
N. Wintzer,
Les Dénominations des vêtements en a. fr., thèse, Strasbourg, 1981, pp. 759-763;
TLF,
s.v. écarlate.