SEUL, SEULE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. Fin
xes.
sols « qui ne reçoit pas d'aide, d'appui étranger » (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 157); 1176
seul (
Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1543);
2. ca 1050 « qui n'est pas avec d'autres »
tut sul (
Alexis, éd. Chr. Storey, 61); 1165
sol a sol (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, 20364 ds T.-L.);
3. a) ca 1050 « unique, avec idée de restriction sur le nombre »
un sul faitur (
Alexis, prol.); 1687
comme un seul homme (
Bossuet, Oraison du Prince de Condé ds
Oraisons funèbres, éd. J. Truchet, p. 391);
b) ca 1100 « unique, irremplaçable, avec une idée de restriction portant sur l'identité, la nature d'une chose ou d'une personne » (
Roland, éd. J. Bédier, 3154);
4. 1559 « (souvent en tête de phrase) personne d'autre que, rien d'autre que » (
J. Grévin, La Pastorale, éd. L. Pinvert, p. 200: Car
seule tu le peux);
cf. 1560 (
Id., Olimpe, p. 247:
Seule vous me causez ce douloureux martire);
5. a) 1580 « par lui-même, sans considération du reste » (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, livre I, XXI, p. 98: du
seul coup de son imagination);
b) 1657-62
lui seul « sans qu'il soit besoin d'un autre » (
Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, n
o99-80, p. 511);
6. a) 1661 « qui a peu de relations, de partisans »
seul contre tous (
Molière, École des maris, I, 1, 54);
b) 1657-62 « qui n'a pas de préoccupations communes avec son entourage »
c'est un homme seul qui en juge (
Pascal, op. cit., n
o59, p. 507);
c) 1680
être seul dans le monde (
Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 965). Du lat. class.
solus « seul, unique; isolé, délaissé; solitaire, désert ».