SERVITUDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1269-78 fig.
servitude « dépendance, attachement à » (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 5130);
2. 1283 « état d'asservissement, servage » (
Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1437);
3. a) 1283 « assujettissement imposé à la personne » (
Id., ibid., § 1438:
servitudes de cors);
b) ca 1395 [éd. 1603] « assujettissement imposé à une chose » (
Bout[
eiller],
Som. rur., p. 127 ds
La Curne); 1473 « charge que doit supporter une propriété » (10 juill.,
Chirogr., A. Tournai ds
Gdf. Compl.);
4. 1871 mar. (
Littré). Empr. au b. lat.
servitudo-, -idinis « servitude, esclavage » déb.
ves. ds
Blaise Lat. chrét., dér. de
servus « serf », pour servir de subst. abstr. à
servir*, moins fréq. que le class.
servitus, -tutis « condition d'esclave », fig. « état de dépendance », « assujettissement de terres, d'immeubles », d'où une forme
servitute, fin
xiiies. [ms.] (
Marie de France, Fables, Du leu et du lien, ms. BN fr. 2173, éd. K. Warnke, Suppl. XXVI, p. 332), servituit fin
xiies. (
Sermon saint Bernard, éd. K. Wollmöller, p. 128, 34 − 1661,
Cotgr.);
cf. aussi la forme
servitune, servitume 1176-81 (
Chrétien de Troyes, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 643 et 2095).