SENTIER, subst. masc. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 senter « chemin étroit, utilisé par les piétons, dans la campagne, la forêt... » ( Roland, éd. J. Bédier, 2399); ca 1165 sentier ( Benoît de Ste- Maure, Troie, 20921 ds T.-L.); 2. a) 1174-76 fig. « voie que l'on suit pour atteindre quelque chose » ( Guernes de Pont- Ste- Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 2180); b) 1255-71 « voie morale, direction des actes de l'esprit » le droit sentier ( Rutebeuf, Vie de Ste Elysabel, 1532 ds
Œuvres compl., éd. E. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 147); 1796 fig. les sentiers battus ... les sources artificielles ( Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, p. 13 [au sens propre 1176-81 santiers batuz ( Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 931); 1678 sens fig. les sentiers peu battus ( La Fontaine, Fables, XI, II, 43 ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 3, p. 107)]); 1872 le sentier de la guerre ( A. Daudet, Tartarin de T., p. 17). D'un lat. pop. * sēmitārius (lat. médiév. semitarius, 1108, Charta Bernardi Vicecomitis Carcassonae ds Du Cange; cf. aussi le lat. médiév. semtero, 908, Rec. des Chartes de Cluny, n o101 ds Romania t. 39, p. 509 et senterium, 1184, Charta Philippi Franc. Reg. ds Du Cange) qui survit de l'a. prov. sendier 1135-1215 ( Bertrand de Born, Rassa mes ds Rayn.), semdier xiiies. ( Guiraut Riquier, L'Autre jorn, ibid.), l'a. florentin sentíeri, l'ital. sentiero, a. esp. et esp. semdero, semitero, semedeiro, sendero, port. sendeiro, v. FEW t. 11, p. 441b. Le lat. pop. * semitarius est prob. tiré de l'adj. lat. class. semitarius « qui se tient dans les ruelles », dér. de semita, v. sente.
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