SEMER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoit.
xiies. « ensemencer » (
Psautier de Cambridge, 106, 37 ds T.-L.:
semerent champs);
2. « répandre (des graines) en terre » 1119 empl. abs. (
Philippe de Thaon,
Comput, 542,
ibid.: arer e laburer E en terre
semer); 1155 trans. (
Wace,
Brut, 1174,
ibid.: Blez
semerent);
3. ca 1175 empl. par image (
Benoît de Ste-
Maure,
Chron. ducs de Normandie, 26646), v.
semence A 4; 1174-87 (
Chrétien de Troyes,
Perceval, 7), v.
semence A 4;
4. « répandre »
a) p. anal.
α) 1176-81
semé de « parsemé de » ici, fig. (
Id.,
Chevalier au lion, éd. M. Roques, 2629: des beisiers..., Qui furent de lermes
semé);
ca 1275 (
Adenet le Roi,
Enfances Ogier, éd. A. Henry, 6789: li atour dont son cors ot garni Erent de coups tout
semé et flouri);
ca 1280 spéc. [
arçon]
semé d'esmeraudes et de rubis (
Id.,
Cleomadès, éd. A. Henry, 17072); 1847 part. passé subst. « motif décoratif » (
J. femmes, août, p. 381);
β) 2
emoit.
xiiies. « répandre çà et là en dispersant » (
Huon Paucele,
Sire Hain et dame Anuieuse, 75 ds
Rec. gén. fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 99: Les espinoches [...] A
semées aval la cort);
b) fig.
α) ca 1180 « répandre, divulguer (une intention cachée, un secret) » (
Proverbe au vilain, 131e ds T.-L.);
β) 1216 « répandre (des écrits) » (
Angier, trad.
Vie St Grégoire, 2809,
ibid.);
γ) 1269-78
semant descorz, contenz e guerres (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 9536);
5. 1867
semer qqn « s'en débarrasser » (
Delvau). Du lat.
seminare « produire; procréer, enfanter; semer [Columelle] »; à basse époque (
ives.), fig. « répandre, propager, disséminer ». A éliminé
serere (qui, dès l'époque la plus anc., signifiait « planter, semer ») dont les formes offraient moins de corps, plus de difficulté, et dont le lien avec
semen, sementis était moins bien perçu.