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SEIGNEUR, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 842 sendra cas suj. sing. féod. « celui de qui dépendent des terres, des personnes » (Serments Strasbourg ds Henry Chrestomathie t. 1 1970, p. 1: karlus meos sendra); fin xes. senior cas rég. sing. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 251: lo saludent cum senior); ca 1050 seignor (Alexis, éd. Chr. Storey, 600); ca 1100 seignur cas suj. sing. (Roland, éd. J. Bédier, 3056 [ici par exception, habituellement sire au cas suj.]); b) 1349 a tous seigneurs toutes honneurs (G. de Machaut, Jugement du Roy de Navarre, 1472 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 187); 1606 a tout seigneur tout honneur (Proverbia gal. et latina, p. 2b ds Nicot); 2. a) 2emoit. xes. senior cas rég. sing. « Dieu » (St Léger, éd. J. Linskill, 239); fin xes. sennior (Passion, 80); b) 1680 Seigneur! interj. (Mmede Sévigné, Corresp., 15 juin, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 975); 1840 seigneur Dieu! (Bayard et Dumanoir, Les Guêpes, VI in Répertoire dram., IV, Henriot-Beck ds Quem. DDL t. 6); 3. a) ca 1050 en apostrophe, terme de civilité seignors (Alexis, 621); 1642 lang. class. Seigneur (Corneille, Polyeucte, 1763); b) ca 1100 seignurs titre honorifique donné aux personnages de haut rang (Roland, 2968); 4. a) ca 1050 seinur « mari » (Alexis, 155); b) 1662 seigneur et maître p. plaisant. « mari » (Molière, École des femmes, III, 2: son Seigneur et son Maistre); 5. 1176 seignor fig. « maître » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3842-43: Et qui a Amor se comande Son mestre et son seignor an feit); 6. ca 1200 grant sanior « personne riche, de condition élevée » (Poème moral, éd. A. Bayot, 1801-02: tot seront grant sanior Tant avront d'abundance); 1665 grand seigneur (La Fontaine, Contes, 1repart., II, 58, éd. H. Régnier, t. 4, p. 69: Janot n'est pas fort grand seigneur); 1690 faire le grand seigneur (Fur.); 7. 1939 cycl. (Les Sports, 2 juill. in Lapaille, p. 39 ds Quem. DDL t. 13: les grands seigneurs du peloton). Du lat. seniorem, accus. de senior « plus âgé » (compar. de senex « vieux »), subst. « vieillard; soldat de plus de quarante cinq ans; ancien dans une assemblée » devenu dès le b. lat. et notamment en lat. chrét. un terme de respect: « ancien; chef d'une communauté chrétienne, notable d'une communauté chrétienne; ancien moine, supérieur d'une communauté monastique; seigneur (en parlant d'un évêque, d'un roi) », v. aussi FEW t. 11, p. 458 et Hollyman, pp. 98-109. Le nomin. senior a donné l'anc. cas suj. sendra (cf. moindre/mineur), très tôt remplacé par sire* (cf. également sieur).