SECRET1, -ÈTE, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1150 « qui se tait, qui est sur la réserve » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 3075: La cort s'estut morne et
secroie, Nu nel nie, nus ne l'otroie);
xives. [ms.] « discret » (
Chrétien de Troyes, Perceval, éd. A. Hilka, 9086, leçon ms. U: Vaslez, je te cuit Molt preu et molt
secré); 1380
secret (
Les Cent ballades, éd. G. Raynaud, XXI, 22);
2. a) ca 1165 « situé à l'écart des lieux fréquentés »
lieus segreiz (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, 22169 ds T.-L.);
ca 1230
cambres secrees (
Chevalier aux deux épées, 2269,
ibid.); 1344
palais et lieux secrez (doc. ds
Isambert, Rec. anc. lois fr., t. 4, p. 502);
b) 1529 [date de l'impression] « dissimulé à la vue »
entree secrette (
Bible en françois [trad. Guiart Des Moulins], Paris, J. Petit, t. 2,
A. T., Daniel, XIV, 20, fol. CVIIb);
3. 1174-76
segré « (d'une chose) connu d'un petit nombre, caché » (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 378: Il saveit sun conseil trestut le plus
segré); fin
xives.
secret (
Eustache Deschamps,
Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire, t. 5, p. 170); 1559 spéc.
maladie secrete (
Amyot, trad.
Plutarque, Hommes illustres, Pélopidas, I, éd. G. Walter, t. 1, p. 618); 1690
sciences secrettes (
Fur.);
4. 1565 « qui ne se manifeste pas, ne se laisse pas deviner »
flamme segrette (
Belleau, Bergerie, Esté [I, 208] ds
Hug.).
B. 1953
top-secret (
P. Kenny, Secteur dangereux, p. 130 ds
Höfler Anglic.). Empr. à l'adj. lat.
secretus « spécial; distinct; à l'écart, solitaire, isolé; caché, secret ». Les formes
secré, secrei, -oi; segré, segrei, -oi représentent des essais d'adapt. au fr. [-g-].
B. angl.
top-secret, t. milit. d'orig. amér., comp. de l'angl.
top « du plus haut niveau, le plus important », et
secret, lui-même empr. au fr. (v.
Rey-
Gagnon Anglic.).